Et ça recommence ! Le même dégoûtant ballet de ralliement et de soutiens depuis l’annonce de sanctions de la CEDEAO. Comme si le mérite devrait revenir à qui serait le premier a déclaré son « soutien sans faille et indéfectible » aux maîtres du jour, la déferlante a commencé et n’est pas encore près de s’arrêter.
Les déclarations se succèdent et se ressemblent. Les articles de presse et autres communiqués aussi. Tous, y compris les vieux briscards de la politique, gibecière en bandoulière, les businessmen des crises, se bousculent au portillon du jeune colonel. Le même refrain est à la bouche de tous : “prêt à accompagner pour combattre les ennemis”.
Même certains qui, jusqu’à la dernière seconde se réclamaient inconditionnels de l’ancien régime, ont tourné casaque et sont les champions de la démagogie. Dans une impassibilité déroutante. Personne ne veut rater la bonne place à la table, convaincue qu’une bonne soupe est en place… En réalité, en dehors des avalanches d’insultes, de laudation, ils ne proposent rien de concret, aucune stratégie de recours et d’action. Et ce sont toujours les mêmes, de Dadis à maintenant.
Le colonel qui a résisté jusque-là à leurs assauts sera-t-il assez lucide et nanti pour toujours éviter le piège ? A-t-il les ressorts nécessaires pour oser la vraie rupture ? À-t-il le courage et les ressources nécessaires pour oser mettre fin à la singerie ? Pourra-t-il et osera-t-il inculquer aux Guinéens une autre façon de concevoir la politique ?
Je ne peux que l’espérer. Mais sans grand optimisme. Je l’avoue. Mon ultime espoir étant d’avoir tort d’être pessimiste. Bien, le monde est parfait et Canal jubile.
Abdoulaye Sankara Abou Maco journaliste écrivain
PAR CONAKRYLEMAG.COM
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