
Évaluation du COPGUI en Guinée : Une Mascarade de Performance sous le Régime de Goumou ?
Dans un élan de théâtralité administrative, le gouvernement guinéen, dirigé par le Premier ministre Dr Bernard Goumou, a récemment dévoilé les résultats de la troisième évaluation du contrat de performance des ministères. Cette mise en scène, qui s’est déroulée entre le 1er et le 3 novembre, a été suivie par une distribution quelque peu pompeuse des résultats aux ministères le 15 novembre. Mais derrière ce voile de rigueur et d’efficacité, se cache-t-il une réalité moins reluisante ?
Initiée le 3 janvier 2023, cette démarche, qui s’inscrit dans le cadre du Contrat annuel de performance des ministères (COPGUI), semble être une tentative de l’administration Goumou de peindre une façade de compétence et de gestion axée sur les résultats. Cependant, à y regarder de plus près, cette évaluation soulève des questions quant à sa substance réelle et son impact véritable sur l’amélioration de la vie des citoyens guinéens.
L’évaluation, couvrant divers aspects de la gestion ministérielle, semble être une belle chorégraphie où les rapports d’activité et de performance sont plus des documents de relations publiques que des reflets de la réalité sur le terrain. Le Premier ministre, en imitant le style direct du Président de la République, le Colonel Mamadi Doumbouya, a fait le tour des ministères. Mais était-ce pour une véritable inspection ou pour une série de photos opportunes ?
Les résultats annoncés sont certes séduisants sur papier : amélioration du cadre de travail, digitalisation des services, accroissement de la mobilisation des ressources… Mais peut-on vraiment prendre ces affirmations au sérieux ? Dans un pays où les défis quotidiens des citoyens restent énormes, ces prétendues avancées semblent déconnectées des réalités vécues par la majorité.
La performance et les résultats, bien que des mots clés dans le jargon de l’administration Goumou, sonnent creux lorsque l’on considère les véritables indicateurs de progrès social et économique. La mise en place d’outils de bonne gouvernance et l’amélioration de la qualité de l’accueil dans l’administration publique sont des objectifs louables, mais dans quelle mesure ces améliorations sont-elles tangibles pour le citoyen moyen ?
En somme, cette troisième évaluation du contrat de performance semble être une autre pièce dans le puzzle de l’autopromotion gouvernementale, où la forme l’emporte sur le fond. Le bilan global de la première année du COPGUI, prévu pour décembre, est attendu avec scepticisme. Reste à voir si ces évaluations seront un jour le reflet d’un progrès réel ou resteront un exercice de style dans l’art de la gouvernance cosmétique.