Le consultant du Point.fr analyse l’élimination de l’Angleterre, battue par l’Australie (13-33), et en profite pour revenir sur l’histoire de ces deux pays.
Au moment où les Australiens infligent aux Anglais l’échec le plus humiliant de leur histoire me revient en mémoire cette prédiction de l’ancien international Rob Andrew : « L’équipe d’Angleterre ne sera prête que dans quatre ans. » Bien vu.
Personnellement, je ne m’attendais pas à ce rendez-vous manqué. Avant le match, je ne pouvais pas imaginer cette Angleterre, au pied du mur, se faire éliminer. Je me demandais plutôt comment ferait le corps arbitral pour provoquer la défaite de l’Australie !
J’avais en mémoire les victoires en finale de l’Afrique du Sud en 1995 et de la Nouvelle-Zélande en 2011 ainsi que celle de la France en 2007 en quart de finale (contre la Nouvelle-Zélande). Toutes ces sélections ont profité d’un arbitrage les favorisant en tant que pays organisateur. Je me disais que l’Angleterre allait à son tour profiter de ce statut de nation hôte du Mondial.
J’étais même prêt à soupçonner l’arbitre français de la rencontre, Romain Poite, d’un parti pris téléphoné contre l’Australie, ce qui aurait sauvé l’Angleterre ! Sauf qu’en prenant un avantage rapide et confortable grâce à deux essais d’école, les Wallabies ont tué dans l’oeuf ces élucubrations et c’est le meilleur service qu’ils ont rendu au rugby et à la Coupe du monde.
Revanche sur l’histoire
Alors, comment expliquer ce raté magistral de l’Angleterre dans cette poule de la mort (Angleterre, Australie, pays de Galles, Uruguay, Fidji) ? Pourquoi n’avons-nous pas vu venir cette humiliation ? Je me dis que les matchs de préparation auraient dû nous mettre en garde. Finalement, une équipe d’Angleterre vaincue par une sélection française en mauvaise santé au mois d’août (25-20) ne devait pas être si forte qu’on le prétendait.
Jean Pierre Rives avait l’habitude de dire :
« Les Anglais ne perdent jamais mais parfois on les bat. » Tour à tour, les Gallois puis les Australiens viennent de donner raison à l’icône du rugby français. Mais plus qu’une simple victoire, c’est aussi une revanche sur l’histoire que le pays de Galles et l’Australie ont pris dans cette compétition décidément pas avare en surprises.
Un peuple gallois spolié de toutes ces richesses par l’Anglais dominant, une nation australienne issue de bagnards sortis des prisons de Londres pour être exilé à l’autre bout du monde. Deux martyrs de l’histoire qui profitent de ce Mondial pour mettre la perfide Albion à 10 mètres, c’est aussi pour ça qu’à mes yeux cette Coupe du monde 2015 est un grand cru.
Consultez notre dossier : Suivez la Coupe du Monde de rugby 2015
PAR PIERRE SALVIAC