La Démocratie Guinéenne à la Croisée des Chemins
À l’approche des élections présidentielles de 2024 en Guinée, l’atmosphère politique se charge d’une tension palpable, révélant les fissures profondes d’un système démocratique en péril. L’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), sous la houlette de son vice-président Edouard Zotomou Kpoghomou, lance un avertissement retentissant : la démocratie ne doit pas être une marionnette entre les mains des puissants.
Cette déclaration de l’ANAD n’est pas un simple cri dans le vide. Elle résonne comme un appel à la vigilance face à un régime qui semble prêt à tout pour maintenir son emprise sur le pouvoir. La mise en garde de l’ANAD contre les manœuvres visant à écarter ou imposer des candidats est un symptôme alarmant de la maladie qui ronge notre démocratie.
Le combat de l’ANAD pour une véritable démocratie est plus qu’une lutte politique ; c’est une bataille pour l’âme de la Guinée. Le vice-président Kpoghomou rappelle avec force que le pouvoir ne peut être légitimé par les armes. Cette affirmation est un rappel cinglant à la junte militaire actuelle, qui semble oublier que la légitimité ne se gagne pas par la force, mais par le consentement du peuple.
La Guinée se trouve à un carrefour critique. D’un côté, la route mène à une démocratie authentique, où le pouvoir émane de la volonté du peuple. De l’autre, un chemin sombre vers un autoritarisme déguisé, où les élections ne sont qu’une façade pour légitimer un pouvoir illégitime.
L’histoire de la Guinée est jonchée de luttes pour la liberté et la démocratie. Le peuple guinéen a montré à maintes reprises sa résilience et sa détermination à se battre pour ses droits. Aujourd’hui, cette lutte continue. Elle exige de chaque citoyen une vigilance constante et un engagement indéfectible envers les principes démocratiques.
L’avertissement de l’ANAD doit être entendu non seulement par les politiciens et les militaires, mais par chaque Guinéen. C’est un appel à se tenir debout, à refuser les manœuvres sournoises et à exiger un processus électoral transparent et équitable. La démocratie guinéenne est à un tournant ; elle peut soit s’épanouir dans la lumière de la vérité et de la justice, soit se flétrir dans l’ombre de la manipulation et de la coercition.
En tant que citoyens, nous avons le devoir sacré de veiller à ce que notre avenir soit décidé non pas par les armes, mais par nos voix. La présidentielle de 2024 n’est pas seulement une élection ; c’est un test de notre intégrité en tant que nation et de notre engagement envers les principes démocratiques. Il est temps de montrer au monde que la Guinée est prête à emprunter le chemin de la démocratie véritable, où chaque voix compte et où le pouvoir appartient réellement au peuple.
Oumar Sylla pour Conakrylemag.com
— conakrylemag