Guinée : Candidature Audacieuse au Sommet Transform Africa 2024 Malgré le Blocage d’Internet
En Guinée, une situation paradoxale attire l’attention de la communauté internationale. Malgré un accès à internet restreint pendant plus de 40 jours, un fait qui a suscité des critiques et des interrogations sur la liberté d’expression et l’accès à l’information dans le pays, le gouvernement guinéen a fait un pas audacieux.
Le 4 janvier 2024, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a accueilli une délégation de l’Alliance SMART Africa au palais de la Colombe à Conakry. Cette visite survient dans un contexte où la Guinée a posé sa candidature pour organiser le prestigieux Sommet Transform Africa 2024, prévu en mai. La délégation, composée de membres influents de l’Alliance, avait pour mission de vérifier les dispositions prises par la Guinée suite à sa candidature, d’expliquer l’importance de ce projet et de présenter les objectifs de l’initiative Alliance Smart Africa.
Ce geste du gouvernement, dirigé par la junte du CNRD, soulève des questions. Comment un pays qui a récemment restreint l’accès à une ressource aussi cruciale que l’internet peut-il prétendre à l’organisation d’un sommet axé sur la transformation numérique et l’innovation technologique en Afrique ?
La présence des hauts responsables gouvernementaux, dont le ministre des Postes et des Télécommunications et le ministre du Budget, ainsi que d’autres dignitaires, lors de cette réception, témoigne de l’importance que la Guinée accorde à cet événement. Cependant, cet enthousiasme contraste vivement avec la récente période de censure numérique dans le pays.
La décision de la Guinée de briguer l’organisation du Sommet Transform Africa 2024 est un acte audacieux qui pourrait soit marquer un tournant dans sa politique numérique, soit accentuer les incohérences entre ses actions internes et ses ambitions sur la scène internationale. Il reste à voir si cette candidature sera un catalyseur pour améliorer l’accès à l’information et renforcer la liberté d’expression, ou si elle ne fera que souligner les contradictions existantes dans la politique numérique du pays.
Binta Barry pour conakrylemag.con
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