Guinée : Morissanda Kouyaté détaille le calendrier officiel de la fin de la transition politique
Conakry, 25 juillet 2025 – Le ministre des Affaires étrangères de Guinée, Morissanda Kouyaté, a levé le voile ce vendredi sur le calendrier précis de la fin de la transition politique dans son pays, un processus attendu depuis le coup d’État militaire de septembre 2021. Cette annonce intervient dans un contexte de forte pression nationale et internationale pour un retour rapide à un ordre constitutionnel et démocratique.
Lors d’une conférence de presse organisée à Conakry, le chef de la diplomatie guinéenne a exposé les grandes étapes du calendrier électoral qui devrait permettre à la Guinée de sortir officiellement de sa période de transition. L’échéance majeure est fixée à décembre 2025, avec l’organisation d’élections présidentielles et législatives, dans le respect des engagements pris auprès de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine et de la communauté internationale.
Les grandes étapes du calendrier électoral
Morissanda Kouyaté a souligné que la transition, sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya, président du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), doit impérativement déboucher sur une transmission pacifique du pouvoir à une autorité civile légitime. Voici les principales échéances annoncées :
- Juillet-Septembre 2025 : Finalisation du cadre juridique et institutionnel, notamment la mise en place d’une commission électorale indépendante et inclusive, assurant la transparence du scrutin.
- Octobre-Novembre 2025 : Campagne électorale ouverte pour les candidats aux élections présidentielles et législatives.
- Décembre 2025 : Organisation des scrutins présidentiel et législatif, suivis de la proclamation des résultats.
Le ministre a également indiqué que des consultations nationales, impliquant partis politiques, société civile, et organisations religieuses, seront organisées pour garantir un climat apaisé et inclusif, condition sine qua non à la réussite de cette transition.
Une transition sous étroite surveillance régionale et internationale
Le calendrier annoncé est conforme aux exigences formulées par la CEDEAO, qui avait fixé une date butoir initiale à fin 2024 pour le retour à l’ordre constitutionnel. Face aux retards et incertitudes, cette nouvelle planification, un an plus tard, s’inscrit dans un compromis entre pragmatisme et pression internationale.
L’Union africaine et les Nations unies ont également salué cette annonce, tout en appelant à la vigilance quant à l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles. Plusieurs missions d’observation électorale sont prévues pour superviser le processus.
Enjeux sécuritaires et défis internes
La Guinée fait face à des défis majeurs qui pourraient influencer la tenue des élections. Le pays traverse une période marquée par :
- Des tensions ethniques et politiques persistantes, notamment entre différentes régions,
- Une situation sécuritaire fragile, avec des poches d’instabilité, en particulier dans l’intérieur du pays,
- Un contexte économique difficile, aggravé par l’inflation et des revendications sociales croissantes.
Morissanda Kouyaté a reconnu ces défis, insistant sur la nécessité d’une coordination étroite entre forces de sécurité, autorités civiles et acteurs politiques pour garantir la stabilité du pays durant cette phase critique.
Réactions et perspectives
La classe politique guinéenne a accueilli l’annonce avec prudence. Certains partis d’opposition expriment leur satisfaction tout en restant vigilants sur la transparence du processus. De leur côté, des organisations de la société civile appellent à une mobilisation continue pour garantir que la transition ne soit pas prolongée indéfiniment.
Au plan international, les partenaires bilatéraux, notamment l’Union européenne et les États-Unis, ont réaffirmé leur soutien au processus démocratique guinéen, tout en mettant en garde contre toute tentative de déviation.
Contexte plus large : la Guinée au cœur des dynamiques ouest-africaines
La situation en Guinée est scrutée de près dans une région où plusieurs pays font face à des transitions similaires, souvent marquées par des coups d’État militaires et des appels à un retour rapide à la démocratie. La Guinée, riche en ressources minières stratégiques, occupe une place majeure dans les équilibres géopolitiques ouest-africains.
Le respect du calendrier annoncé par Morissanda Kouyaté sera un test crucial pour la crédibilité du CNRD et du président Doumbouya, ainsi que pour la capacité des institutions guinéennes à gérer une transition inclusive et pacifique.
— conakrylemag




