Pourquoi toujours attendre la catastrophe ?
Le Premier ministre Bah Oury et le président Mamadi Doumbouya font une fois de plus preuve d’une réaction tardive. Alors que des prévisions météorologiques annoncent de nouveaux risques d’inondations, pourquoi ces dirigeants attendent-ils toujours que la menace soit imminente pour agir ? La réunion technique mentionnée, bien qu’importante, ne fait que souligner des décennies d’inaction.
Si des mesures sont enfin prises, notamment pour évacuer les zones inondables et ouvrir les voies de ruissellement, pourquoi cela n’a-t-il pas été anticipé plus tôt ? Les plans de prévention, élaborés en mars et avril 2024, sont louables sur le papier, mais concrètement, pourquoi avoir attendu les signaux alarmants pour les appliquer réellement ?
Il est inadmissible de voir l’administration réagir après coup, comme si les leçons du passé n’avaient jamais été retenues. Ces inondations, prévisibles et récurrentes, ne sont pas des événements nouveaux ; elles s’inscrivent dans une longue histoire de négligence des infrastructures et d’aménagement du territoire. Il aurait été bien plus responsable d’agir avant, de planifier des solutions durables et d’investir massivement dans la prévention, plutôt que d’attendre, encore une fois, que des familles se retrouvent sans abri, et que des vies soient mises en danger.
Bah Oury le reconnaît lui-même : ces décisions récentes ne sont que des « mesures transitoires ». Mais pourquoi les mesures durables, elles, tardent-elles tant ? Pourquoi, dans un pays où les catastrophes naturelles sont devenues régulières, l’État semble-t-il incapable d’anticiper et de protéger ses citoyens de manière proactive ?
Cette gestion réactive est devenue la norme. Que faut-il pour que la prévention devienne une priorité absolue ? Le temps des discours est terminé. L’urgence ne doit plus être un prétexte pour justifier des décennies de laxisme.
— conakrylemag