Internet en Guinée : Un « Service » selon Ousmane Gaoual Diallo, Mais à Quel Prix ?
Dans le théâtre politique guinéen, les déclarations d’Ousmane Gaoual Diallo, figure controversée du gouvernement, ne cessent de susciter des remous. Récemment, il a abordé la question épineuse de l’accès à Internet, un sujet brûlant dans un pays où la liberté d’expression semble être sur un fil. « Il est regrettable de constater que la quête d’un débat constructif peut être détournée à des fins de propagande, » déclare-t-il, mais qui fait de la propagande ici ?
Un Débat « Constructif » ou une Manœuvre de Diversion ?
Ousmane Gaoual Diallo prétend vouloir un débat constructif, mais ses propos semblent plutôt une tentative de noyer le poisson. « Ma déclaration sur l’accès à Internet a été interprétée sans pleinement explorer le contexte, » se défend-il. Mais quel contexte justifie de restreindre un outil aussi vital que l’Internet dans notre ère numérique ?
L’Internet, un Simple « Service » ?
Selon le ministre. Ousmane Diallo, l’accès à Internet est un « service », et non un droit fondamental. Cette distinction, à première vue anodine, a des implications profondes. En reléguant Internet au rang de service, le gouvernement se dédouane de sa responsabilité de garantir un accès libre et ouvert à tous ses citoyens. « Cela diffère des droits fondamentaux, qui sont généralement considérés comme inhérents à chaque personne, » affirme-t-il. Mais dans un monde où l’information est pouvoir, n’est-ce pas justement réduire un droit fondamental ?
Une Compréhension Sélective de la Liberté d’Expression
Ousmane Gaoual reconnaît l’importance de l’Internet et son impact sur nos vies, y compris l’utilisation des réseaux sociaux. « Certains considèrent cela comme essentiel à la liberté d’expression et à l’épanouissement individuel, » dit-il. Mais alors, pourquoi le gouvernement semble-t-il si déterminé à contrôler et restreindre cet outil essentiel ?
La Protection des Droits : Une Promesse en L’air ?
L’engagement du Ministère Ousmane Gaoual Diallo à respecter les droits de chacun sonne creux dans un pays où les actions du gouvernement contredisent régulièrement ses paroles. « Assurons-nous que les droits de chacun soient respectés, préservant ainsi l’intégrité de ce réseau mondial en tant qu’espace de liberté et de respect, » prône-t-il. Pourtant, les actes de censure et de restriction d’Internet parlent d’eux-mêmes.
Un Engagement à Explorer les Complexités Juridiques et Technologiques
Ousmane Gaoual invite à explorer les complexités juridiques et technologiques de l’accès à Internet. « Engageons-nous à explorer ensemble, » propose-t-il. Mais peut-on vraiment faire confiance à un gouvernement qui utilise ces mêmes « complexités » pour justifier ses actions répressives ?
Une Neutralité Factuelle ou une Évasion Habile ?
« Je suis là pour assister avec des informations factuelles et neutres, mais je ne peux pas me livrer à la critique personnelle, » conclut Ousmane Gaoual Diallo. Cette déclaration semble être une échappatoire pratique pour éviter de répondre aux critiques légitimes sur les politiques de son gouvernement en matière d’accès à Internet.
Conclusion : Entre Droits Fondamentaux et Jeux de Pouvoir
Les propos d’Ousmane Gaoual Diallo soulèvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. En qualifiant l’accès à Internet de simple « service », le gouvernement guinéen semble minimiser son importance cruciale dans le monde moderne. Cette position, loin d’être un appel à un débat constructif, apparaît plutôt comme une tentative de justifier des politiques qui entravent la liberté d’expression et l’accès à l’information. Dans un pays où la démocratie est encore fragile, de telles actions ne peuvent qu’alimenter les doutes et les inquiétudes quant à la sincérité du gouvernement à défendre les droits fondamentaux de ses citoyens.
Dramé Ibrahima pour conakrylemag.com
— conakrylemag