Une étude sur les agences anti-corruption en Guinée présentée par OSIWA et AFRIMAP

Open society initiative for West Africa (OSIWA) et Africa governance monitoring and advocacy project (AFRIMAP) ont présenté le 05 novembre 2013 aux autorités guinéennes les conclusions d’une étude qu’ils viennent de réaliser afin de savoir les causes réelles de l’inefficacité des agences anti-corruption en Guinée, a-t-on constaté.
Cette cérémonie de publication de ce rapport intitulé ‘’Guinée: les institutions de lutte contre la corruption’’, a connu la présence  de Elhadj Mohamed Lamine Fofana conseiller spécial du président de la République, Jonas Mukamba Diallo président du Comité d’Audit, Elhadj Karim Koumbassa, membre du CNT, Mathias Hounkepe Coordinateur OSIWA/Guinée et Pascal Kambale Directeur adjoint AfriMAP.

 

A en croire le contenu de ce rapport, l’existence de plusieurs agences anti-corruption avec des chevauchements de compétences ainsi que l’absence d’indépendance rend ces organes particulièrement vulnérables à la manipulation politique.
Plus loin le rapport constate que la corruption en Guinée fait toujours face à d’importants obstacles liés à la faiblesse de son cadre juridique. Sur la même lancée les auteurs de ce document n’ont pas manqué de signaler l’absence d’une loi anti-corruption, d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption ou le fait que la Guinée applique un code des marchés publics  périmé et lacunaire.

 

« L’existence parallèle de plusieurs organes de contrôle, d’audit et de prévention de la corruption, le chevauchement de leurs compétences rendent finalement ces organes peu efficaces. Leur absence d’indépendance constitue de sérieuses limites à leur action et pourrait d’autant plus contribuer à la perception de leur instrumentalisation politique qu’ils sont presque tous placés sous l’autorité administrative de la présidence de la République », ajoute-t-on en parlant des obstacles les plus sérieux.
Dans ce document d’une quarantaine de page, avant de revenir sur la faiblesse des institutions politiques de la Guinée, l’historique ainsi que le fonctionnement des différentes institutions ou agences de lutte contre la corruption, les auteurs de cette étude ont procédé à une évaluation critique de leurs efforts en matière de lutte contre la corruption.

 

Poursuivant, ils ont fait des recommandations dont entre autres, l’urgente nécessité de doter les organes de lutter contre la corruption de l’indépendance institutionnelle qui puisse renforcer leur autonomie d’action, de les doter des pouvoirs judiciaires qui leur permettent d’instruire les allégations de corruption et d’en poursuivre les auteurs directement devant la justice.
« Pour que la lutte contre l’impunité aille de pair avec la lutte contre la corruption conformément au souhait des autorités actuelles du pays, il est certain de reformer le système judiciaire qui doit être indépendant, équipé en capacités techniques nécessaires pour démêler les affaires de corruption dans le labyrinthe des sociétés ‘’prête-noms’’ et d’opérations financières complexes  sous lesquelles elles se cachent souvent.

Cette étude ne se préoccupe pas non plus de faire l’état des lieux de la corruption en Guinée ni d’en évaluer l’ampleur. Elle se consacre expressément à un inventaire des mécanismes de lutte contre la corruption en Guinée », indique-t-on dans le document.

 

A signaler que ce document a été réalisé sous la direction du ministre sénégalais chargé de la Promotion de la Bonne Gouvernance et Porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly avec la collaboration de notre compatriote, Mamadou Taran Diallo est membre du CNT et président de l’Association Guinéenne pour la Transparence.

 

« A l’instar de la Cour de répression de l’enrichissement illicite au Sénégal, l’étude suggère la création d’une juridiction spécialisée qui pourrait constituer une réponse au besoin de spécialisation  et de formation des magistrats chargés de réprimer la corruption. Le rapport constate l’existence d’un pouvoir exécutif hypertrophié dans lequel il y a une centralisation systématique de tous les actes de décision et de gestion ; d’un pouvoir législatif figurant et enfin d’un judiciaire impuissant », explique-t-on vers la fin du document.

 

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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