Kalemodou Yansané, acteur majeur de la scène politique guinéenne, insiste sur la nécessité impérieuse d’une révision électorale dans le pays. Dans ses propos, il souligne le paradoxe flagrant où des nations moins nanties ont réussi à organiser des scrutins couplés avec succès, éveillant ainsi des questions profondes sur l’engagement politique interne en Guinée. Yansané argue que même avec des investissements massifs, sans une volonté politique tangible, les élections pourraient être compromises.
Interrogé sur les moyens de pression à anticiper dans les jours à venir, Yansané renvoie la question aux forces vives et à la classe politique, soulignant l’importance des manifestations comme moyen légal, tout en laissant entrevoir la possibilité d’autres formes de pression en fonction de l’évolution de la situation. Il émet cependant une mise en garde quant à la dépendance excessive envers des institutions supranationales telles que la CEDEAO, l’Union africaine (UA) et l’ONU, soulignant qu’elles semblent actuellement en panne.
En ce qui concerne la CEDEAO et l’UA, Yansané va jusqu’à remettre en question leur pertinence et leur capacité à faire face aux événements récents. Il cite des exemples, tels que le rejet d’une mission de haut niveau au Niger, comme des preuves de leur inefficacité. Il souligne également le vide apparent laissé par l’absence de représentants de la CEDEAO en Guinée au cours de la dernière année.
Malgré ses critiques, Yansané exhorte à la prudence tout en espérant un changement positif dans l’avenir. Il appelle à une mobilisation nationale, mettant en avant l’urgence d’une action collective pour instaurer un nouveau chapitre politique en Guinée.
Cet entretien riche en nuances a été mené par Boubacar 1 Diallo, offrant un aperçu approfondi des défis politiques en Guinée à travers la perspective et les aspirations de Kalemodou Yansané.
— conakrylemag