Sans être spécialiste en cyber sécurité, ma modeste expérience dans le domaine m’amène à croire que la Guinée pourrait courir un grand danger dans un futur proche.
De nos jours, le mauvais usage des réseaux sociaux et le phénomène des “fake news”, exposent les États fragiles à d’énormes risques de transformation des mentalités pour servir des objectifs dissimulés. Le nôtre est encore plus en danger par le fait du manque d’éducation et de maturité d’une large proportion de la population.
En effet, les grandes puissances ont toujours fait de nos pays leur champ de prédilection pour mener plusieurs formes de guerres d’intérêt dans lesquelles nous ne sommes que des instruments et victimes.
Les mutations dans le rapport de forces les obligent à changer de méthodes d’action. Désormais c’est essentiellement par la manipulation de l’information que chaque puissance se construit une zone d’influence en créant une opinion publique favorable à ses intérêts et hostile à ceux de ses concurrents.
Malheureusement certains de nos dirigeants et citoyens moins avertis, se plaisent dans ce jeu en croyant que cela peut être favorable à nos pays. Ainsi, ils agissent naïvement au détriment de l’intérêt de nos populations. Avec le retour du populisme dans le débat public sur le continent, une sorte de mafia invisible est en train de s’accaparer de nos ressources et prendre en otage notre avenir.
La nouvelle “guerre froide » se mène plus par les actions sur l’opinion publique que par les armes. Cette méthode est plus puissante et sophistiquée avec moins de visibilité sur ceux qui tirent les ficelles. Elle a aussi l’avantage d’être difficilement critiquable et moins barbare.
C’est pourquoi il est urgent que nos autorités publiques prennent leur responsabilité à travers des programmes citoyens d’éducation et sensibilisation. Pour cela, les “web activists”, les médias professionnels et les associations de jeunesse, pourront être d’une grande utilité pour protéger nos États des risques de déstabilisation.
Aliou BAH
#MoDeL