Le CNRD face à une histoire d’évasions et de doutes : La quête de vérité impérieuse
En Guinée, l’ombre de la suspicion plane lourdement sur les récents événements rapportés par le CNRD. Le récit officiel, loin de satisfaire la soif de transparence, a soulevé une multitude de questions restées sans réponse. La communauté, tant nationale qu’internationale, est en droit de s’interroger sur la validité d’une histoire qui semble, à bien des égards, être cousue de fils blancs.
Premièrement, l’apparente facilité avec laquelle le capitaine Moussa Dadis Camara, en dépit de graves accusations, a pu se présenter à la justice suscite l’étonnement. Le retour volontaire de l’ancien chef militaire à Conakry, loin de dénoter une reddition incontestable, impose de questionner la réelle motivation de cette démarche et le rôle que joue le CNRD dans cette orchestration.
La prouesse d’un commando armé franchissant sans encombre les points de contrôle hautement sécurisés de Kaloum, district nerveux de la capitale, révèle des failles impensables dans le système de sécurité d’État. Comment expliquer que les multiples couches de défense militaire et de surveillance vidéo n’ont pu anticiper ou entraver une opération d’évasion qui semble relever du scénario de film plus que de la réalité ?
Le volte-face de figures clés, telles que le colonel Moussa Thiegbro Camara, soulève des interrogations profondes sur l’intégrité de la chaîne de commandement au sein des forces armées guinéennes. Les prétendus évadés, quant à eux, trouvent-ils réellement refuge dans un Conakry labyrinthique, ou est-ce là un voile de fumée pour masquer des manœuvres plus sombres ?
Le timing de ces événements n’échappe pas non plus à l’œil scrutateur de l’analyse politique. Ils surviennent étrangement à la veille d’actions syndicales majeures et de mouvements sociaux exigeants, qui pourraient déstabiliser le pouvoir en place. S’agit-il d’une diversion, d’une technique d’endiguement des mécontentements populaires ?
Le CNRD, par ses communiqués précipités, semble jouer une partition unilatérale, esquivant le débat contradictoire et bafouant ainsi les principes élémentaires de justice. Pourquoi un tel refus de laisser la parole aux soi-disant coupables ? Pourquoi cette réticence à soumettre les allégations à l’épreuve de la vérification indépendante ?
En tant que journalistes, il est de notre devoir de remettre en question les versions officielles, surtout lorsqu’elles sont aussi parsemées d’incohérences flagrantes. Il en va de l’intégrité de notre mission d’information, et plus encore, de la quête de justice pour le peuple de Guinée.
Les Guinéens méritent des réponses claires, et il est impératif que les zones d’ombre soient dissipées. Nous exhortons le CNRD à faire preuve de transparence et à permettre une enquête indépendante sur ces événements. La vérité doit être révélée, pour que la confiance puisse être restaurée et que l’histoire ne soit pas écrite par ceux qui détiennent le pouvoir, mais plutôt par les faits incontestables.
Sékou Koundouno, connu pour son engagement au sein du FNDC, nous interpelle sur ces questions et nous devons y répondre. C’est à travers le prisme de l’investigation et du questionnement rigoureux que la lumière pourra être faite, pour que cette page douloureuse de l’histoire guinéenne ne demeure pas une énigme, mais une leçon pour l’avenir.
Par IBRAHIMA Dramé Conakrylemag.com
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