
Le partage du gâteau national, I chop, You chop !
«Hier, les chèvres étaient attachées, elles broutaient. Aujourd’hui, les chèvres sont attachées, elles broutent. Et demain, quand les chèvres seront attachées, elles brouteront », c’est la formule la plus répandue au pays de la moralisation au pied cassé.
Se voir confier une parcelle d’autorité dans un État comme le nôtre est synonyme d’être porté à la mangeoire. Si servir et non se servir a été un vœu pieux du zaïrois, ce n’était qu’une enveloppe sans contenu. Car, le sens le mieux partagé a été comme toujours, la charité bien ordonnée commence par soi-même. C’est se servir encore et toujours avant de servir. C’est cela la bénédiction.
La vélocité effrénée qu’éprouve le politique de se hisser au sommet de l’État, c’est d’abord, pour son confort personnel, celui de sa famille, ses proches et après, sa communauté et enfin, son pays.
On ne fait pas ici le diagnostic médical d’un terme galvaudé « patriotisme ». Tiken Jah Fakoly dans son album ‘’ Mangercratie » dépeint de manière clinique le vrai obstacle de l’émergence des États du Continent.
C’est un gâteau à partager. Le procès diabolique intenté à la puissance coloniale doit prendre fin. Ils ne sont pas responsables de ce que nous sommes, ils l’ont été certes.
I chop, You chop, je mange, tu manges est le verbe qui accorde plus de partage de la prospérité à un groupe que tout le peuple.
On connaîtra le bonheur le jour où, l’on comprendra la nécessité absolue de dissocier la politique au ventre, le jour où, l’Afrique ne sera plus considérée comme un gâteau à partager et enfin, le jour où, je mange, tu manges est égoïste et immoral.
Pour que notre bonheur soit vrai et abondant, que le ‘’moi’’ soit un crime et que le ‘’ nous » une devise et une valeur au compte du destin national.
Cela paraît difficile mais bien possible, changeons de mentalité pour que le partage de la prospérité en lieu et place du gâteau national soit une affectivité absolue.
‘’ Yes, we can »
Par Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur.
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