Dans un article , Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier, aborde une question cruciale et inquiétante : l’augmentation du brouillage des ondes de certaines radios privées. Ce phénomène, qu’il décrit comme étant presque absent sous le régime précédent malgré ses critiques virulentes, semble prendre de l’ampleur, soulevant des interrogations fondamentales sur la liberté de la presse et le droit à l’information.
Traoré s’interroge sur les motivations derrière ces actes de brouillage. Qui sont les instigateurs de ces interférences et quelles sont leurs intentions ? Il émet l’hypothèse que ces actions pourraient viser à restreindre la liberté de la presse et le droit à l’information, marquant ainsi un recul inacceptable en termes de droits et libertés individuels. Cette perspective soulève des questions plus profondes : le CNRD, sous la direction du Colonel, chercherait-il à museler la presse ? Cette stratégie pourrait-elle être une tentative de se maintenir au pouvoir en éliminant toutes les voix dissonantes ?
L’article de Traoré rappelle que la liberté de la presse et le droit à l’information sont des acquis précieux, fruits de luttes acharnées, et désormais inscrits dans les lois fondamentales du pays. Il s’interroge sur la possibilité que ces droits fondamentaux soient remis en question, et sur qui pourrait tolérer une telle régression.
En outre, Traoré reconnaît que certains journalistes peuvent s’écarter des normes éthiques et déontologiques, un phénomène non exclusif au journalisme mais présent dans diverses professions. Cependant, il souligne que des mesures législatives existent pour sanctionner ces écarts, rappelant que la liberté implique la responsabilité, un principe fondamental dans l’exercice des libertés et droits individuels.
Le brouillage des ondes d’une radio, justifié par un désaccord avec sa ligne éditoriale ou les positions de ses journalistes, est sévèrement critiqué par Traoré. Il le qualifie de dérive grave et d’atteinte au droit des citoyens à l’information, le comparant aux méthodes des régimes totalitaires. Ces tactiques, dit-il, doivent être catégoriquement rejetées.
Traoré conclut en affirmant qu’une presse parfois défaillante mais rappelable à l’ordre est préférable à une absence de presse ou à une presse contrôlée. Il met en lumière le rôle essentiel de la presse en tant que contre-pouvoir, souvent le dernier rempart après l’effondrement des autres formes de résistance.
Ces réflexions amènent à se demander si le CNRD et son leader, le Colonel, envisagent de consolider leur pouvoir en réprimant la liberté d’expression. Est-ce une stratégie délibérée pour étouffer toute opposition et critique ? Ces actions sont-elles le signe d’une tendance plus large vers un régime autoritaire, où la liberté de la presse est sacrifiée au nom de la stabilité politique ? Ces questions, soulevées par l’analyse perspicace de Me Traoré, sont cruciales pour comprendre les dynamiques actuelles du pouvoir et de la liberté d’expression dans le contexte politique actuel.
Binta Barry pour conakrylemag.com
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