Quoi qu’on puisse lui reprocher, Macky Sall a tenu un discours d’apaisement; il a eu les mots justes pour calmer les esprits. Aucune arrogance, aucun mépris dans ses propos, aucune menace contre qui que ce soit. Il a salué la mémoire des morts en présentant aux familles explorées ses condoléances. Bref, c’était le discours approprié en des circonstances aussi difficiles et sensibles; un discours qui vise à rassembler et non à diviser.
Certains diront qu’il n’avait d’autre choix que de tenir un tel discours s’il ne voulait pas créer une situation plus explosive aux conséquences plus dramatiques. Mais, mieux vaut pour un chef savoir décrypter les signaux que lui envoient les citoyens et œuvrer à ramener le calme au lieu de se montrer sourd et arrogant.
Macky Sall n’avait peut-être pas vu ce vent venir. Mais il comprend aujourd’hui qu’on ne peut pas gouverner en restant déconnecté des réalités de son pays, dans l’ignorance des préoccupations de ses concitoyens et en s’enfermant dans une tour d’ivoire. C’est à juste raison que le Médiateur de la République lui a demandé d’écouter sa jeunesse. Il semble avoir bien saisi ce message.
On comprend par là aussi que dans un pays, il est important d’avoir des hommes et femmes ( chefs réligieux, présidents d’institutions constitutionnelles) à même de prodiguer des conseils et de tenir un langage de vérité, discrètement et dans le respect dû à sa fonction, au premier magistrat du pays quand cela s’avère nécessaire au bien de tous.
Macky Sall a compris que dans le contexte actuel, il ne devait pas s’aligner sur le discours va-t-en guerre de son ministre de l’Intérieur.
En somme, c’était vraiment une intervention et une présentation dignes de la fonction présidentielle.
Décidément, le Sénégal reste un modèle sur bien des plans, n’en déplaisent aux détracteurs conditionnés de Macky Sall.
Par Me Mohamed Traoré avocat ancien bâtonnier
— conakrylemag