Entre Routes et Pouvoir : Une Analyse Approfondie de la Gestion Politique des Infrastructures en Guinée »
Depuis l’avènement des nouvelles autorités dirigées par le Colonel Manadi Doumbouya et le CNRD, les projets de réfection et de construction des tronçons routiers en Guinée ont pris un tournant qui suscite des débats politiques animés. Au cœur de cette controverse se trouve l’opposant de longue date, Cellou Dalein Diallo, actuellement en exil, qui pointe du doigt ce qu’il considère comme des pratiques inquiétantes dans l’attribution des marchés publics.
Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il estime être une violation flagrante du code des marchés. Selon lui, près de 80% des marchés publics liés aux infrastructures routières sont attribués par entente directe, une pratique qu’il affirme être devenue monnaie courante depuis le renversement d’Alpha Condé par un coup d’État en septembre 2021.
Depuis son lieu d’exil à Lille, en France, Cellou Dalein Diallo explique la nécessité d’une rigueur dans le processus de sélection des entreprises pour les projets routiers. Il souligne l’absence fréquente d’études préalables et d’ingénieurs-conseils, des éléments cruciaux pour assurer la qualité et la conformité aux normes des infrastructures.
L’opposant politique insiste sur le respect du code des marchés, qualifié de loi organique en République de Guinée. Selon lui, toute dépense publique excédant les 20 millions GNF devrait faire l’objet d’un appel à la concurrence. Cette démarche, souligne-t-il, favorise la transparence et la compétitivité dans le choix des entreprises, contribuant ainsi à l’intégrité des processus d’attribution des contrats.
Cellou Dalein Diallo ne se contente pas de critiquer la gestion des marchés publics. Il met en lumière le clientélisme présumé qui règne au sein du CNRD dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya. Selon ses déclarations, des appels d’offres seraient souvent biaisés, favorisant des entreprises proches du pouvoir, au détriment de la compétence technique et de la qualité des projets.
Le leader de l’UFDG souligne que cette pratique entraîne des résultats qui ne répondent pas toujours aux normes requises, compromettant ainsi la durabilité et l’efficacité des infrastructures routières. Dans un discours passionné depuis le nord de la France, il défie quiconque de remettre en question l’intégrité des projets qu’il a lui-même supervisés, mettant en avant la nécessité d’un processus équitable et transparent dans la réalisation des travaux.
En guise de conclusion, Cellou Dalein Diallo pose des questions cruciales sur l’avenir. Quel sera l’impact à long terme de cette transition politique sur le développement des infrastructures routières en Guinée ? Comment garantir que les chantiers en cours répondent aux normes requises et contribuent véritablement au progrès du pays ? Ces interrogations laissent planer un doute sur les intentions du nouveau régime et soulignent la nécessité d’une surveillance attentive de la part de la population et de la communauté internationale. Le chemin emprunté par la Guinée semble être pavé d’incertitudes, et seul le temps dira quel héritage laissera cette période de transition politique sur les routes du pays.
— conakrylemag