Silence : il pleut de l’or à Kounsitel ! Qui a tort ? Personne, sauf la population qui laboure des hectares de terrain en quelques jours pour chercher de l’or.
L’or, ce métal, il est vraiment précieux. La spontanéité avec laquelle nous arrivons toujours à mobiliser nos «forces» contre la ruée vers l’or, nous gagnerons aussi si nous arrivons à chasser tous ceux qui ont transformé nos institutions et administrations publiques en mines d’or.
Le pauvre a tort de voir et découvrir l’or ; et s’il le voit, il lui est interdit de l’exploiter.
Le riche et le dirigeant quant-à eux, même là où il n’y a pas d’or, il faut créer une mine d’or. L’or, c’est une richesse ; et la richesse c’est aussi de l’argent.
Lorsque nos institutions sont transformées en mines d’or, les services administratifs deviennent des carrières d’exploitation ; la corruption est le filon ; les dirigeants sont les détenteurs de titres et permis d’exploitation ; les gouverneurs, les directeurs généraux jusqu’à leurs ramifications hiérarchiques sont des superviseurs et le reste du peuple forme des ouvriers.
Pour pouvoir toucher l’or, il faut savoir enjamber des milliers de personnes couchées, avoir décoré à titre posthume des jeunes tombés à la fleur d’âge ou condamné avec la dernière énergie, et dire que le pire n’arrivera pas ; parce-que le pire, c’est justement quand le peuple se soulèvera pour exiger le partage de l’or.
La transformation des institutions étatiques en mines d’or a pour conséquence que là où le sacrifice est demandé pour la bonne cause, il faut sauver sa peau pour aller bouffer l’or pillé.
Qui est fou ? Avoir de l’or et mourir ?
Vous voulez de l’or ? Soyez un béni-oui-oui, regardez, voyez, écoutez, acceptez, exécutez et ne dites rien !
Allons à Kounsitel !
Abou Maco
— conakrylemag