
Silence Radio sur Kaloum: Un Gouvernement en Déroute face à la Tragédie
Dans le tumulte et les fumées suffocantes de l’incendie dévastateur du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, une absence retentissante se fait sentir : celle de la communication gouvernementale. Cet effroyable silence survient après la déclaration alarmante du Premier ministre, Bernard Goumou, qui a reconnu que de nombreux compatriotes étaient pris au piège sous les décombres. Face à une telle catastrophe, on s’attendrait à une mobilisation immédiate et transparente de l’exécutif, à une déferlante d’informations rassurantes, à une stratégie claire. Or, c’est tout l’inverse qui se dessine, une incohérence et une inefficacité qui s’ajoutent à la liste déjà longue des maux qui rongent le gouvernement.
Où est donc passée la voix de nos leaders en ces heures sombres où le pays, unanime dans la consternation, cherche désespérément des réponses, des directives, un quelconque signe de compétence ?
L’incendie de Kaloum n’est pas seulement une tragédie humanitaire et écologique ; c’est le miroir implacable reflétant l’inertie d’un gouvernement apparemment dépassé par les événements. La contradiction entre l’annonce d’une situation d’urgence par le Premier ministre et l’absence de suivis concrets est frappante, voire scandaleuse.
Qu’est-ce qui pourrait bien justifier ce mutisme dans un contexte aussi dramatique ? Est-ce l’indécision ? Une stratégie de communication défaillante ? Ou une tentative de dissimulation d’une gestion calamiteuse ? Les conjectures se multiplient, mais les faits restent les mêmes : un vide informationnel inacceptable et des citoyens laissés à eux-mêmes face à la peur et à l’incertitude.
Il n’est plus question ici de politique, mais de la responsabilité élémentaire d’un gouvernement envers ses citoyens. Chaque heure qui passe sans information est une heure de trop pour les familles angoissées et les victimes en attente de secours. L’inefficacité et l’incohérence n’ont jamais été aussi visibles et aussi douloureuses.
En tant que voix critique de ce régime, nous ne pouvons rester silencieux. Il est de notre devoir de souligner les failles, de questionner les absences, et de demander des comptes. Car si gouverner, c’est prévoir, alors l’heure est venue de se demander ce que prévoit réellement ce gouvernement pour ses citoyens dans la tourmente.
Les réponses que l’on obtiendra, ou que l’on n’obtiendra pas, pourront bien déterminer la trajectoire de la confiance publique envers ceux qui nous dirigent. Kaloum brûle, et avec elle, peut-être, les derniers vestiges de crédibilité d’un gouvernement déjà en péril.
Par Binta Barry pour conakrylemag.com
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