Dans un monde où la liberté d’expression est souvent prise pour acquise, la Guinée se démarque comme un cas d’étude alarmant. En 2023, le pays est devenu un champ de bataille pour la liberté de presse, avec des médias enchaînés par des restrictions gouvernementales et des défis économiques insurmontables. Mais que se cache-t-il derrière ces politiques oppressives? Et quel est l’impact sur la démocratie guinéenne?
Contexte Politique et Restrictions des Médias:
Depuis le coup d’État de septembre 2021, mené par le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, la Guinée a été témoin d’une série de mesures restrictives visant les médias. En mai 2023, NetBlocks a confirmé la restriction de Facebook, WhatsApp, Instagram, TikTok et d’autres plateformes sociales en Guinée-Conakry, coïncidant avec l’appel de l’armée pour assister la police face aux protestations planifiées. Cette mesure, bien que présentée comme une réponse à l’agitation politique, soulève des questions sur les intentions réelles du gouvernement et CNRD.
La Crise Économique des Médias:
En parallèle, les médias guinéens sont étranglés par des difficultés financières. Près de 98 % des médias luttent pour payer leurs impôts et redevances, reflétant un marché publicitaire limité et un environnement économique précaire. Cette situation est exacerbée par les politiques gouvernementales qui menacent de fermer les médias ou de retirer leurs licences, plutôt que de chercher des solutions constructives.
Comparaison avec le Traitement des Entreprises de Télécommunications:
Une comparaison frappante se dessine entre le traitement des médias et celui des entreprises de télécommunications (Cellcom Guinee). Ces dernières, malgré d’importantes dettes, bénéficient de facilités de paiement de la part de l’État. Cette approche contrastée met en lumière une possible partialité gouvernementale et un manque de soutien envers un secteur essentiel pour la démocratie.
Impact sur la Démocratie et la Liberté de Presse:
La situation en Guinée pose une question cruciale: pourquoi un gouvernement, qui devrait être le garant de la liberté d’expression, choisit-il de museler ses médias? La réponse pourrait résider dans une volonté de contrôler le récit national et de supprimer les voix dissidentes. Cette politique ne fait pas que menacer la liberté de presse; elle érode les fondements mêmes de la démocratie.
La crise de la liberté de presse en Guinée n’est pas seulement un problème local; elle est un avertissement pour le monde entier. Lorsque les médias sont réduits au silence, la vérité et la transparence sont les premières victimes. Il est impératif que la communauté internationale prenne conscience de cette situation et agisse pour soutenir les médias guinéens dans leur lutte pour la liberté et la démocratie. Mais la question demeure: la Guinée trouvera-t-elle le chemin vers une presse libre, ou continuera-t-elle à marcher sous le joug d’un régime de fer?
Binta Barry pour conakrylemag.com
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