Conakry 2009 : La Mutinerie et ses Conséquences »
Le 3 décembre 2009, la capitale guinéenne de Conakry a été secouée par un événement marquant : le capitaine Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte au pouvoir, a été grièvement blessé par son aide de camp, Aboubacar « Toumba » Diakité. Ce dernier, chef de la garde présidentielle, a ouvert le feu sur le président Dadis Camara au camp militaire Koundara, le touchant à la tête et au cou. Ces violences surviennent dans un contexte déjà tendu, à la suite des massacres du 28 septembre 2009 dans le stade de Conakry, pour lesquels Diakité et d’autres étaient tenus responsables. La tension à Conakry monte d’un cran, exacerbée par la tentative d’assassinat et la détention de Diakité par les autorités.
Suite à cet incident, Dadis Camara est évacué vers Dakar, puis au Maroc pour des soins médicaux. La Guinée, déjà déstabilisée, fait face à une crise politique profonde.
C’est dans ce climat de crise que le 15 janvier 2010, sous l’égide du président burkinabé Blaise Compaoré, un accord est signé à Ouagadougou entre Camara et le général Sékouba Konaté. Cet accord marque un tournant majeur : il prévoit le maintien de Dadis amara en convalescence au Burkina Faso, tout en confiant le pouvoir à Konaté et en planifiant l’organisation d’une élection présidentielle en Guinée dans les six mois. L’accord semble alors satisfaire les diverses parties impliquées, apportant une solution temporaire à la crise politique guinéenne. Konaté, de retour à Conakry, commence à préparer le terrain pour la transition et les élections à venir.
Cet épisode crucial dans l’histoire récente de la Guinée souligne les défis de la gouvernance en Afrique de l’Ouest, ainsi que les complexités des relations de pouvoir au sein des structures militaires et gouvernementales. Il met également en lumière le rôle des acteurs régionaux et internationaux dans la résolution des crises politiques en Afrique.
Binta Barry pour conakrylemag.com
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