Tanatè ? Et les dindons importés? Et Ebola en Côte d’Ivoire ? Les caprins et les bovins ? Bien. Mon réveil a été particulièrement dur ce matin à cause de la Guiluxe de la veille à Pyabounyi. Le pote qui m’avait invité à lever le coude était si généreux que je ne me suis pas fait prier.
J’ai pris de la Guiluxe comme jamais je ne l’avais refait depuis que la Guinée est entrée de plain-pied dans la vie chère. Quand on en a l’occasion, il faut se rafraîchir le gosier à gogo. Et c’est ce que j’ai simplement fait.
Quand je suis arrivé, enfin, à ouvrir les yeux, quelle ne fut pas ma consternation d’apprendre qu’un mécanicien s’était fait tuméfier le visage pour avoir osé envoyer un vas-te-faire-mettre franc et direct à un sinistre de la république. J’étais à la fois fier et triste pour ce brave type. Triste parce que les bougnoules de flics qui accompagnaient le môgô puissant n’ont pas trouvé mieux à faire que de rouer le mécanicien de coups avant d’aller le foutre au cachot du commissariat.
Heureusement que la peur et la tristesse ont vite fait de changer de camp. C’est le sinistre qui a eu chaud et a finalement perdu son fauteuil, son bureau et sa voiture fêfêtisés. Et tous ses enfoirés de garde-du-corps avec.
Ils sont désormais avertis, tous ces salopards qui croient qu’un mécanicien a toujours tort, quelle que soit ce qu’on lui déverse dessus. J’imagine tous ces ventrus qui pensaient que tout leur était permis dans ce pays où nous ne sommes pas toujours égaux en droits et en devoirs. Si l’on peut balancer un sinistre pour avoir fait tabasser un simple mécanicien, c’est que la Guinée a recommencé à retrouver la raison. C’est tant pis pour ceux qui ne l’ont pas encore compris.
Bravo à ce brave mécanicien. Il a été plus courageux que tous les activistes des droits humains qui vont de séminaires en ateliers sans réussir à faire sauter un simple ministre. Il mérite d’être décoré pour avoir permis au gouvernement de ressusciter le ministère des droits humains et de penser à faire de la promotion civique. Et moi, je lui décerne la médaille d’honneur. Pourvu qu’il n’ait pas désormais de garde-du-corps pour circuler tranquillement à Conakry.
PAR CONAKRYLEMAG.COM
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