
Notre cinéaste. Il imagine des choses à l’image des clowns mais mis en scène. Peut-être la répétition est de trop, mais c’est pédagogique. A vrai dire, toute la politique de gestion de notre pays, est le fruit d’un humour et même d’humour noir de gouvernants qui usurpent des titres. Avec un ton sarcastique, ils ont la manie de se moquer des gouvernés qui prennent tout au sérieux.
Même quand le Premier ministre Kassory disait que l’économie guinéenne est la plus performante de l’Afrique de l’ouest, ils l’ont acclamé. Ils prennent l’humour pour la vérité et se réjouissent d’une fiction racontée avec des mots qui plaisent. C’est comme cela tout se passe dans les films.
C’est un plaisir pour ceux qui regardent dans des vidéos clubs des acteurs de cinéma. Ils s’identifient aux comédiens, se mettent à leur place et parfois même versent des larmes. C’est juste le temps devant l’écran et ils redeviennent normaux. C’est exactement le cas dans la Guinée actuelle. Lorsque Kassory parle des performances économiques, ceux qui l’écoutent en simples auditeurs et spectateurs imaginent des choses. Saluent son discours et apprécient sa sape en oubliant la sape qui existe entre ce qu’il dit et ce qui est. Il prend son temps pour se rendre beau et peu importe la poussière qu’il doit traverser, il s’invitera dans la foule, sa place juste devant et le tour est joué. Parole sur parole. Un discours avec un contenu rassurant avec des phrases comme : la Guinée n’a plus un problème de création de richesses.
Kassory, permettez que nous parlions de lui, a des discours controuvés. Les Etats unis occupent tellement son esprit qu’il pourrait un jour nous parler de la bourse de Madina. Il aimera tellement présenter une Guinée prospère qu’il fera croire que notre marché boursier fait désormais la concurrence à celui de New York. C’est Kassory qui n’a pas encore pu donner à manger aux ménages de Bonfi, qui s’est donné pour mission de partager des revenus à ceux de Tougué. Il n’a pas encore donné la quantité d’énergie suffisante aux citoyens des cinq communes, mais il veut déjà électrifier la Guinée Bissau, le Mali et la Côte d’Ivoire. Même si l’objectif de dépasser le pays d’Alhassane Ouattara est dévié. Tant pis pour ceux qui l’avaient pris au sérieux.
Le gouvernement actuel se propose de devenir la locomotive de l’Afrique de l’ouest avec une monnaie insignifiante sur le marché international. La monnaie de ceux qui ont des poches pour transporter des billets, n’a pas besoin d’avoir de la valeur. Un million de franc guinéen donne 50 milles francs rwandais. Ce pays qui est sorti de la guerre travaille avec conscience. Ces citoyens ne se mentent pas. Ils travaillent bien pour eux-mêmes. La Guinée souffre de la comédie de ses dirigeants. Elle souffre de la démission de ceux qui ont promis de rendre tout le monde heureux. Ce n’est pas une question de temps, c’est pour des décennies encore. Et pour cause, les guinéens dans l’ensemble, semble aimer l’humour.
Le Chef du gouvernement prendra la parole au parlement. Il déclinera son programme de gouvernance. Il présentera certainement des solutions, mais puisqu’il aime bien la comédie, on peut tout prendre avec des pincettes. Sauf cette fois ; Don Kass a parlé pour une des rares fois de ce qu’on vit.
La plume à Jacques