Politique

Anniversaire de la RTG 40 ans après, la lente descente aux enfers d’un média d’Etat !

Equipements vétustes, personnel en besoin sans cesse de perfectionnement – voire en proie à une démotivation permanente… Pathétiques festivités que celles célébrées le dimanche 14 mai 2017 par la Radiodiffusion télévision guinéenne (RTG) pour couronner ses 40 ans d’existence, pendant que le personnel continue de broyer du noir.

L bulletins nuls et 32 blancs, avec e point focal des festivités officielles, renvoyé au niveau de Koloma, a certes donné lieu à des parties de ‘‘réjouissance’’, comme ils les affectionnent tant ces journalistes, mais n’a guère permis de mener des réflexions sur le devenir de cette maison, mis à mal par la libéralisation ou les problèmes de fond qui l’assaillent depuis sa création le 14 mai 1977.

Alors qu’elle vient de célébrer, avec un faste inédit dans sa longue histoire, quatre décennies de labeur au service des pouvoirs politiques, la RTG continue inexorablement sa descente aux enfers.

Entre deux toasts, le dimanche 14 mai dernier, le directeur général de la RTG, Yamoussa Sidibé se félicitait des ‘‘progrès’’ réalisés par sa structure depuis qu’il est aux manettes, avant d’être vite rappelé à plus d’humilité par un de ses convives. « Faux ! », rétorquait ce dernier,citant, à juste titre, le « nouveau lifting du plateau du JT d’une chaine de télévision d’un pays frontalier, parvenue en moins de 2 années, à augmenter son audience et à ne plus rien envier aux chaines occidentales.» La RTG (radio et télévision), c’est l’histoire d’une marche effrénée vers des projets modernisant, vite rangés dans les tiroirs.

Offerte par l’Allemagne fédé- rale, il y a juste 48 ans, la radio nationale est restée, une génération plus tard, l’ombre d’elle-même. De nombreux programmes de développement de ce média d’Etat ont été conçus pour en faire un véritable fleuron de l’univers médiatique.

Mais, très vite transformé en instrument de propagande. Passée l’époque des grandes voix, et des grandes plumes qui ont jalonné le parcours de la RTG, et fait des émules sur tout le continent, les journalistes et animateurs de la maison ne sont particulièrement pas perçus de nos jours pour être des parangons de performance et de vertus.

Journalistes formés sur le tas… et équipements vétustes On est ainsi bien loin de l’époque des Albert Koultoumy, M’Baye Diagne Black, Mamadou Dia, Ansoumane Bangoura, formés aux bonnes écoles dans le cadre de programme soutenable et qui faisaient la fierté de toute une nation.

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Les plans de remise à niveau et de formation des agents à la RTG (radio et télévision) sont à l’abandon. Officiellement, faute de moyens. Mais plus prosaïquement, les contre-performances enregistrées dans le fonctionnement de la maison-mère de la télévision semblent être le résultat d’une absence de stratégie, voire de leadership.

Car, les initiatives étrangères en faveur de cette RTG ne manquent. Mais encore faut-il un homme au pedigree de battant pour convaincre les partenaires et mobiliser les flux de financements annoncés. Il y a quelques années dans le souci d’étoffer la RTG, en équipements et surtout en personnel de qualité, des partenaires chinois s’étaient engagés à y injecter, sans se compter, fonds et équipements.

L’objectif de cet énième appui chinois à la Télé, au-delà des visées affairistes que de mauvaises langues à la RTG lui prêtaient, était noble : offrir enfin à l’Etat guinéen, dont dépend la RTG, les moyens de mieux se vendre sur le plan international.

Ce, grâce aux nouvelles technologies. Depuis l’annonce de cet appui, plus rien. Il y a que le dossier reste bloqué. Selon de bonnes sources, le développement du numérique aidant, le chef département des Nouvelles technologies et de l’économie numérique, s’est juré de contrôler le projet traditionnellement du ressort de son homologue de la Communication. Depuis lors, l’on assiste à une guerre feutrée entre les deux départements.

Où est passé le dossier Star times ? Outre le volet équipement de la boîte, l’appui du partenaire devrait faciliter, sur la base des besoins, le perfectionnement des journalistes et animateurs de la RTG.

Il faut dire que l’essentiel des plans de formation des agents se résument en des voyages d’études ou de partage d’expé- riences, qui se transforment vite en voyages de plaisance. Non soumis aux rigueurs d’obtention de visas vers les capitales occidentales, ils s’en donnent à cœur joie.

A la RTG, on se félicite de la qualité des nouveaux équipements, à la pointe de la technologie, gracieusement mis à disposition par des partenaires il y a quelques années. Sauf que, faute d’entretien et de techniciens capables de les manipuler, la plupart de ces équipements sont inutilisables.

Ainsi se pose l’épineuse question de formation des techniciens à la fois dans l’utilisation et le maintien des équipements. L’une des questions à la RTG, se pose en termes de relève. Car, c’est un secret de polichinelle, être journaliste à la RTG est synonyme de ‘‘vie longue’’. Il n’existe pas, là encore, de plan de succession ou de coaching devant faciliter la montée des jeunes nouvellement recrutés. Hormis à la Direction générale, dont les titulaires changent selon les aléas du régime.

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La célébration de l’an 40 de la RTG ne devrait-il pas donner l’occasion de faire un bilan des acquis et des défaillances de cette télévision ? Nombre de journalistes, rencontrés samedi dans la foulée des préparatifs de cette fête ont, sous le sceau de l’anonymat, plaidé pour des assises, en lieu et place des jouissances. « Je ne sais pas si vous l’appelleriez atelier, séminaire, états généraux ou que sais-je encore ?

Mais deux jours de réflexions sur les problèmes de la RTG passeraient mieux à nos yeux», a soufflé dans nos oreilles un d’entre-eux. Avant d’ajouter, presque menaçant : «notre avenir et celui de la maison en dépendent.» Mais il n’y a guère lieu d’être pessimiste. La RTG-Koloma, la fameuse chaine du changement, bénéficie depuis 7 ans des appuis conséquents du premier magistrat de ce pays, qui plus est, dispose dans son entourage immédiat deux compétences rompues au métier, le ministre d’Etat Tibou Kamara, conseiller personnel du chef de l’Etat et le ministre de la Communication, Rachid N’Diaye.

Une chose reste certaine, la célébration avec pompe de ces quatre décennies d’existence a eu le mérite d’occulter la lourde dette de ce média devenu l’antithèse d’un organe public d’informations vis-à-vis de son public. Les Guinéens ne s’identifient d’ailleurs plus guère à la télévision nationale, ni à leur radio, et sont devenus plus que jamais accros aux chaines privées ou étrangères.

Ils sont en retour bien servis par la RTG: grille de programmes inadaptés, coupures fréquentes, mauvaise qualité sonore, journalistes abonnés à de scandaleuses dérives professionnelles. Retour sur quatre décennies d’une descente aux enfers, et que la fête soit belle ! Signe des réalités de la crise que ne cesse de projeter la RTG en longueur d’émissions, les festivités ne dureront que l’espace d’une seule journée !

Celles-ci ont démarré au «sanctuaire» de la télévision, à Boulbinet, pour s’achever à Koloma. Par D. Alpha

PAR CONAKRYLEMAG.COM

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