Il y a quelque temps, une note circulaire du Garde des Sceaux indiquait les mesures à observer en cas de mort d’hommes liées aux manifestations. En substance, il défendait aux citoyens de déplacer les cadavres avant l’arrivée des services chargés des enquêtes judiciaires. Cette interdiction vaut également en cas d’homicides résultant d’un affrontement entre groupes opposés.
Cest pourquoi, on doit se poser la question de savoir pourquoi à NZérékoré, l’État a laissé des citoyens sortir de la morgue des corps pour les ensevelir dans une fosse commune ?
Et lorsque le même Garde des Sceaux promet des sanctions contre les auteurs de violence, n’était-il pas indispensable de pratiquer des autopsies pour déterminer les causes de la mort de ces pauvres citoyens?
S’il y a une véritable volonté de faire la lumière sur les tragiques événements survenus à NZérékoré en particulier, la toute première mesure à prendre est d’ordonner l’exhumation des corps. Parallèlement à cette mesure, des sanctions exemplaires doivent être prises contre ceux qui ont ordonné cet enterrement à la sauvette. C’est une grave entrave à l’action de la justice.
Me Mohamed Traoré