Arabakhi di ? Et les caprins, les bovins ? Et Alpha Condé, Cellou Dalein et Sidya ? Tout le monde… vont bien ? (Ils sont nombreux donc il faut accorder).
Depuis les législatives et à l’approche de la présidentielle, les politiciens me cassent les tympans et perturbent ma tranquillité. Comme des criquets pèlerins, ils pompent l’air et soûlent de promesses ceux qui boivent leurs paroles. Moi, je n’ai pas besoin de discours, encore moins d’un député, pour boire ma Guiluxe. Tout ce que je veux, c’est des feuilles. Et depuis que le mois de juillet est à deux chiffres, je me contente de deux boules de pastis frelaté pour contenir ma galère.
Je n’ai donc pas d’oreille pour écouter des bobards de gens en quête d’électeurs gaous. D’ailleurs, ils sont si nombreux qu’à vouloir se prêter à leur jeu, je risque de devenir bête. Tellement il y a en qui veulent une chose et son contraire. Très sérieusement, je me demande si on avait besoin de toute cette comédie pour se faire élire député par des gens qui, eux-mêmes, ne comprennent pas à quoi servent tous ces bougnoules quêteurs d’électeurs.
J’étais là à me poser ces questions lorsque je trouvai une astuce. Qui est fou? Je vais me transformer en militant passe-partout. Puisque les politiciens ont choisi de faire du porte-à-porte, moi, j’ai décidé de monter les enchères. J’ai une voix à mettre en valeur et ces enfoirés-là n’en demandent apparemment pas mieux. Ce qui les intéresse, c’est ma carte d’électeur. Au lieu de me faire emmerder à longueur de journée gratis, j’ai élu désormais domicile au maquis le plus proche de chez moi, là où la Guiluxe est la plus fraîche. Celui qui veut ma voix sera bien obligé de commencer à me convaincre par sa capacité à assurer ma bière.
Je refuse d’être pris pour du bétail électoral que l’on étale sous le soleil brûlant sans lui donner la moindre goutte d’eau fraîche à boire. Moi, on ne me mobilise que sur la base de mes intérêts. Mais puisque aucun parti de mon quartier n’a choisi mon maquis pour faire sa campagne de proximité, j’ai décidé de créer mon propre parti pour les prochaines élections. Comme ça, le ministre de l’Administration n’aura pas besoin de me donner de l’argent liquide. Il n’aura qu’à convertir mon chèque directement en Guiluxe.
Ça va Bah Oury, Lansana Kouyaté ?