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Arrestation d’Aliou Bah : une atteinte flagrante aux libertés individuelles et à l’État de droit

Arrestation d’Aliou Bah : une atteinte flagrante aux libertés individuelles et à l’État de droit

L’arrestation d’Aliou Bah, président du Mouvement pour la Démocratie et l’Équité Libérale (MoDEL), survenue alors qu’il se rendait en Sierra Leone pour renouveler son visa, soulève des questions troublantes sur les pratiques du régime en place. Accusé d’avoir offensé le chef de l’État, Aliou Bah a été interpellé à Pamelap et conduit au haut commandement pour un interrogatoire. Mais au-delà des accusations, c’est la méthode employée qui interpelle. Pourquoi avoir traité un citoyen comme un criminel ? Pourquoi ignorer les procédures légales ? Et surtout, pourquoi persister dans des pratiques qui sapent les fondements mêmes de l’État de droit ?

Une interpellation digne d’un criminel : la justice bafouée

La première question qui se pose est celle de la nature de l’interpellation. Aliou Bah a été arrêté alors qu’il se rendait à l’étranger pour des démarches administratives légitimes. Au lieu d’être convoqué pour être informé des accusations pesant contre lui, il a été traité comme un criminel en fuite. Cette approche brutale et disproportionnée soulève des doutes sur les motivations réelles derrière cette arrestation. Est-ce une manière d’intimider les opposants politiques ? Ou simplement une démonstration de force inutile ?

Dans un État de droit, toute accusation doit être traitée avec transparence et dans le respect des procédures légales. Or, ici, on assiste à un contournement flagrant de ces principes. Pourquoi ne pas avoir notifié officiellement à Aliou Bah les griefs qui lui sont reprochés ? Pourquoi ne pas avoir suivi les mécanismes prévus par la loi ? Ces questions restent sans réponse, mais elles révèlent une tendance inquiétante à l’arbitraire.

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La loi ignorée : un précédent dangereux

Le deuxième point qui interpelle est le mépris affiché pour les mécanismes légaux. La loi prévoit des procédures claires pour traiter les cas d’offense ou de diffamation. Pourtant, au lieu de les suivre, les autorités ont opté pour une arrestation musclée. Cette pratique non seulement viole les droits fondamentaux d’Aliou Bah, mais elle crée également un précédent dangereux. Si chaque citoyen peut être interpellé sans justification claire et sans respect des procédures légales, que reste-t-il de l’État de droit ?

Cette situation est d’autant plus paradoxale que le Conseil National de la Transition (CNT) s’efforce actuellement de vulgariser une nouvelle constitution censée garantir les libertés individuelles. Comment concilier cette volonté affichée de promouvoir la démocratie avec des actes qui la contredisent ouvertement ? L’arrestation d’Aliou Bah est un coup de pied dans la fourmilière, qui risque de saper les efforts de réconciliation et de transition politique.

Un message adressé à l’opposition ?

Au-delà des aspects juridiques, cette arrestation semble envoyer un message clair à l’opposition politique. En ciblant un leader comme Aliou Bah, le régime montre qu’il ne tolère aucune critique, même supposée. Cette stratégie d’intimidation pourrait avoir un effet dissuasif sur les autres voix dissidentes, mais elle risque également d’envenimer le climat politique. Est-ce vraiment la manière dont le gouvernement souhaite gérer les divergences d’opinion ?

Il est crucial de rappeler que la démocratie repose sur le débat et la pluralité des idées. Réduire au silence ceux qui expriment des opinions contraires ne fait qu’affaiblir le tissu social et politique. Les autorités gagneraient à adopter une approche plus inclusive et respectueuse des droits fondamentaux, plutôt que de recourir à des méthodes autoritaires.

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Un appel à la raison

Les pratiques telles que l’arrestation d’Aliou Bah doivent cesser. Non seulement elles nuisent à l’image du gouvernement et du Conseil National de la Transition (CNRD), mais elles compromettent également les efforts de construction d’une société plus juste et équitable. La loi offre tous les outils nécessaires pour résoudre les différends de manière pacifique et respectueuse. Il est temps de les utiliser.

En agissant de manière arbitraire, les autorités ne font qu’alimenter le mécontentement et la méfiance de la population. Il est dans l’intérêt de tous de privilégier le dialogue, la transparence et le respect des procédures légales. C’est seulement ainsi que le pays pourra avancer sur la voie de la démocratie et de la stabilité.

Par Oumar Sylla pour conakrylemag.com

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