
Ce qui doit caractériser une administration publique digne de ce nom et qui se respecte, c’est entre autres, le sérieux et la rigueur.
Ce qui se passe en ce moment au niveau de l’administration publique guinéenne en matière de passassions de service, n’honore pas l’État guinéen.
Les hauts cadres de l’administration tant au niveau civil que militaire, arrivent à leur poste par décrets de Monsieur le Président de la République. Ils partent également, par suite de décrets, c’est le système politique basé sur le régime présidentiel en vigueur encore en Guinée qui le veut ainsi.
Depuis toujours dans le pays, si un haut cadre bénéficie d’une promotion et nommé à un poste, c’est la fête pour le nouveau promu et la grise mine pour le partant ou déchu.
Très souvent avec le clanisme, la manipulation qui caractérisent l’administration publique guinéenne, dès qu’un nouveau cadre est appelé à remplacer un autre, le personnel du service concerné se mobilise hypocritement pour chanter le nouveau et vilipender le sortant; c’est pas sérieux.
Mais l´inacceptable, l’incompréhensible, c’est le fait d’attendre le jour officiel de passation de service, pour organiser un kermesse, une mamaya en l’honneur du nouveau arrivant au détriment du partant.
En la matière, les travailleurs de la RTG ont offert un spectacle désolant le jour de la prise de fonction de son nouveau directeur. Ce n’était ni la manière, ni le moment de signifier au sortant qu’il était mauvais à leur goût.
Toutefois, malgré cette situation que l’État doit corriger, un haut cadre qui perd son poste par suite d’un décret de Monsieur le Président de la République, doit absolument se soumettre indépendamment de ses humeurs ou à l’hostilité de l’environnement, aux formalités et pratiques administratives liées à son départ.
Ces pratiques et formalités administratives sont sanctionnées par une cérémonie officielle qu’on appelle « passassion de service ou de témoin ».
La politesse, la rigueur et les normes administratives obligent le partant à ne pas se soustraire, à ne pas se dérober de cette pratique en choisissant de bouder cette cérémonie.
Le faire, relève d’un manque de courage, de responsabilité pour ne pas dire, de la délinquance administrative.
Sow Boubacar, Switzerland