Dans l’arène politique guinéenne, l’annonce du Ministre de la Justice, Charles Alphonse Wright, sonne comme une déclaration de guerre sans merci contre la corruption et les magouilles bureaucratiques. Avec un zèle qui frise l’acharnement, Wright se lance dans une croisade judiciaire, mettant en joue non pas une, mais deux cibles de taille : les marchés publics et les fonctionnaires adeptes de la prestidigitation comptable.
Imaginez un peu le tableau : des hauts fonctionnaires, tellement épris de leur artifice comptable, qu’ils en viennent à fabriquer des pièces justificatives aussi authentiques qu’un billet de Monopoly. Ces artistes de l’escroquerie, selon le Ministre, auraient donc pour passe-temps favori le détournement des deniers publics, transformant les budgets de l’État en véritables self-services où chacun se sert selon son appétit.
Wright, tel un chevalier blanc, enjoint alors les procureurs de Conakry et de la Crief à enfourcher leurs destriers judiciaires pour partir en quête de ces faussaires de la République. Le but ? Mettre à jour ces pratiques dignes des meilleurs tours de magie financière et, espérons-le, récupérer quelques pièces d’or égarées dans les poches trouées de l’intégrité administrative.
Mais le Ministre ne s’arrête pas là. Non content de s’attaquer à ces prestidigitateurs du budget, il décide également de braquer les projecteurs sur les arcanes obscures des marchés publics. Une initiative louable, certes, mais qui ne manquera pas de soulever des questions. Après tout, peut-on vraiment attendre de la lumière d’un système qui, depuis des lustres, semble préférer l’ombre ?
Wright appelle à une transparence cristalline, un vœu pieux dans un univers où la transparence a souvent la consistance d’un brouillard épais. Il promet des enquêtes pour éclaircir l’octroi des marchés, espérant sans doute débusquer les fantômes qui hantent ces transactions nébuleuses. Un optimisme qui, dans le contexte guinéen, pourrait s’apparenter à une quête du Graal.
En somme, Charles Alphonse Wright, dans son armure scintillante de garde des Sceaux, semble déterminé à nettoyer les Augeas de la corruption et de la malversation. Mais dans cette épopée contre les moulins à vent de la bureaucratie, on est en droit de se demander si le Ministre trouvera des alliés… ou si, comme souvent dans ces tragédies de la gouvernance, il finira par s’attaquer à des géants qui n’étaient que des moulins. Reste à voir si ses actions marqueront l’aube d’une ère de probité ou si elles se dissoudront, tel un mirage, dans la chaleur accablante de la politique guinéenne. Dossier à suivre, en effet…
— conakrylemag