Le déploiement du contrôle des vignettes à Conakry a récemment suscité un certain nombre d’interrogations quant à la gestion des fonds générés par cette mesure. Les préoccupations concernent également la possibilité d’arnaques policières et d’autres éventuelles bavures dans le processus de contrôle. Au fil des années, les revenus issus des vignettes semblent avoir été une véritable manne financière pour les hauts responsables de la police, soulevant ainsi des questions quant à la transparence et à l’utilisation effective de ces fonds.
« Nous faisons le contrôle de la vignette par les plaques d’immatriculation. Les gens confondent. À ma grande surprise, dès que je mets la machine POS, elle peut détecter si c’est valide ou invalide, » déclare le Commissaire Younoussa Traoré, chef de service général de la sécurité routière de Matoto. Ces méthodes de contrôle, bien qu’implémentées par le gouvernement, semblent rencontrer des réticences de la part des usagers, qui dénoncent le manque d’avertissements préalables.
Certains usagers, comme Alpha Oumar Camar, rapportent ne pas être informés de manière adéquate sur les nouvelles procédures de contrôle. « Il n’y a pas d’avertissement, rien. Sur le champ, il me demande une carte crise, ensuite la vignette, » témoigne-t-il. Cette absence de communication préalable soulève des questions sur la transparence du processus et sur la manière dont les citoyens sont informés des changements en cours.
Malgré les efforts déployés par la police routière et les agents du ministère des transports, des obstacles subsistent, notamment le refus de certains usagers de s’acquitter de leurs obligations en matière de vignettes.
« J’essaie de dire aux autres de prendre les vignettes pour ne pas avoir des complications, » conseille Ousmane Traoré , conducteur de taxi moto.
Ces témoignages soulignent la nécessité d’une sensibilisation accrue et d’une communication transparente pour assurer une meilleure compréhension des nouvelles exigences.
En fin de compte, les préoccupations soulevées quant à l’utilisation des fonds issus des vignettes, les risques potentiels d’arnaques policières et les lacunes dans la communication avec les usagers soulignent l’importance d’une réflexion approfondie sur la viabilité et la juste répartition de ces taxes. La Guinée pourrait ainsi envisager des alternatives moins contraignantes ou des réductions d’impôts, surtout dans un contexte où les populations font face à des difficultés économiques persistantes.
Cependant, en dépit des efforts déployés par la police routière, des critiques acerbes émergent quant à la perception générale des interactions avec les forces de l’ordre. Des allégations d’arnaques policières et de comportements discutables ont suscité des inquiétudes parmi les usagers. Certains citoyens dénoncent un manque de professionnalisme et soulignent la nécessité d’une surveillance accrue pour éviter d’éventuels abus de pouvoir. Cette dimension plus critique met en lumière la nécessité d’une réforme approfondie au sein de la police routière, visant à renforcer la confiance du public et à garantir des pratiques équitables dans le cadre du contrôle des vignettes.
Alfonse koivogui pour conakrylemag.com
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