Dans l’enceinte de l’université Gamal Abdel Naser de Conakry, une vague de mécontentement s’est levée parmi les étudiants en fin de parcours le jeudi 8 février 2024. Plusieurs centaines d’entre eux ont exprimé leur désaccord face à la nouvelle politique de notation affectant la valeur de leurs diplômes universitaires. Cette contestation met en lumière la tension entre les aspirations des étudiants et la rigueur administrative des autorités éducatives.
Les étudiants, après avoir consacré des années à leurs études, se retrouvent confrontés à une modification des critères de notation qui, selon eux, dévalorise leur travail et leur avenir professionnel. L’un des points de discorde majeurs réside dans l’attribution de la mention « passable » pour une moyenne qui, auparavant, aurait pu être considérée comme satisfaisante ou même bonne. « Comment est-il concevable de qualifier de ‘passable’ une performance évaluée à 6/10 ? » s’insurge une étudiante, symbolisant la frustration générale. Elle ajoute que la décision a été prise sans consultation préalable, exacerbant le sentiment d’injustice.
La réaction des autorités à cette mobilisation ne s’est pas fait attendre. Malgré une tentative de dialogue initiée par les responsables de l’université, les discussions n’ont pas abouti à un consensus, laissant transparaître un fossé entre les attentes des étudiants et la position ferme du rectorat. Ce dernier, peu réceptif aux doléances étudiantes, a maintenu sa position, soulignant l’importance de respecter le nouveau système de notation.
La situation a également attiré l’attention du secrétariat général du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, où le Dr Facinet Conté a réitéré l’importance de se conformer aux règles établies, indépendamment des réclamations étudiantes. Selon lui, la contestation pourrait être perçue comme une tentative de déstabilisation, mais il assure que l’administration restera inébranlable dans son application des normes.
Cette confrontation soulève des questions fondamentales sur la communication et la participation des étudiants dans les décisions affectant directement leur parcours académique et professionnel. Elle met en évidence le besoin d’un dialogue constructif et d’une réflexion approfondie sur les méthodes d’évaluation et leur impact sur l’avenir des diplômés. Alors que les étudiants de l’université Gamal Abdel Naser de Conakry cherchent à faire valoir leurs droits et leurs efforts, les autorités éducatives sont appelées à trouver un équilibre entre la nécessité de maintenir des standards académiques et la reconnaissance du travail et des aspirations des étudiants. La suite de ce dossier est attendue avec intérêt, tant par la communauté universitaire que par l’ensemble du secteur éducatif en Guinée.
Oumar Sylla pour conakrylemag.com
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