
Le ministre de la Justice de Guinée, Alfonse Charles Wright, accompagné du représentant du bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) en Guinée, a présidé une importante audience au tribunal de première instance de Mafanco, marquant la reprise des activités judiciaires après deux semaines d’interruption. Lors de cette séance, Wright a vivement critiqué les conditions carcérales dans le pays, soulignant l’extrême surpopulation de la maison centrale de Conakry, une infrastructure conçue pour 300 détenus et qui en héberge actuellement plus de 1500.
Cette surpopulation a entraîné de graves violations des droits de l’homme, avec des détenus restant emprisonnés pendant des années sans jugement, parfois même sans dossier juridique à leur nom. Le ministre Wright a exprimé sa consternation face à ces manquements à la justice, qui traduisent une négligence flagrante des procédures légales et des normes internationales en matière de droits de l’homme.
Aimé Ntumba Kakola, représentant du bureau de l’ONU en charge des droits de l’homme en Guinée, a signalé que leur intervention résultait d’une sollicitation directe du ministre de la Défense, soucieux de lutter contre le problème persistant de la détention préventive prolongée. Il a assuré que le HCDH était prêt à soutenir les efforts du ministère pour remédier à ces enjeux.
Face à ces défis, le ministre de la Justice a pris l’engagement d’œuvrer de concert avec tous les acteurs de la chaîne pénale pour que le respect des droits de l’homme dans les prisons devienne une réalité tangible. Il s’agit d’une initiative qui vise à instaurer des pratiques judiciaires plus équitables et à garantir que les droits fondamentaux soient respectés, même derrière les barreaux.
Ce plaidoyer de Wright s’inscrit dans un contexte plus large de réformes judiciaires et de renforcement de l’état de droit en Guinée. La mise en lumière de ces violations appelle à une action urgente et à un engagement de la communauté internationale, qui pourrait contribuer à la mise en place de mécanismes visant à prévenir de telles situations et à assurer le respect des droits de tous les citoyens guinéens.