Le procès de l’ancien ministre des Postes et Télécommunications en Guinée, accusé de détournement de 50 millions de dollars destinés à la relance de la société de téléphonie mobile SOTELGUI, a été marqué par un nouvel épisode de blocage lors de l’audience du mercredi 25 octobre 2023. Les avocats de l’accusé étaient notablement absents, suscitant des réactions diverses au sein du tribunal.
Interrogé par le juge Alhassane Mabinty Camara sur la raison de cette absence, le prévenu, en détention depuis le 31 mai 2022 à la maison centrale de Conakry, a indiqué que ses avocats avaient informé le tribunal de leur attente quant à l’application d’une décision de la Cour de justice de la CEDEAO. Ses réserves sur l’impartialité de cette juridiction et ses interrogations sur l’utilisation des 50 millions de dollars ont été exprimées devant le tribunal.
Cette absence des avocats de la défense a provoqué l’ire du ministère public, représenté par le substitut du procureur Moustapha Mariama Diallo. Accusant les avocats de jouer au « folklore » dans cette procédure, il a qualifié leur comportement de manipulation, tant envers leur client que l’opinion publique. Il a également souligné que la procédure aurait dû être terminée depuis longtemps, soulignant le fait que seul un témoin reste à entendre. Il a plaidé pour un renvoi de l’affaire, dénonçant la prise en otage de la procédure par la défense.
Le juge Alhassane Mabinty Camara a réagi en décidant de reporter le délibéré sur la demande de mise en liberté et d’ordonner la réouverture des débats suite à la signification du commandement de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO, aux fins de libertés immédiates et de paiement. L’audience a été renvoyée au 1er novembre 2023, avec l’impératif de la présence des avocats du prévenu et la poursuite des débats.
Cette audience, initialement consacrée à la comparution du dernier témoin, devra également intégrer la présentation des relevés bancaires par la banque centrale, relatifs à l’utilisation des 50 millions de dollars américains au cœur de l’accusation. Le procès, déjà marqué par des rebondissements, continue d’attirer l’attention en raison des enjeux liés aux allégations de détournement de fonds et de l’implication de la Cour de justice de la CEDEAO dans les développements juridiques.
Ibrahima par Conakrylemag.com
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