Des questions essentielles qui ne semblent pas intéresser les gouvernants. Sauf si plusieurs citoyens se trouvent vraiment concernés. C’est la situation actuelle des aviculteurs. Chacun mange le poulet ou les œufs, mais tout le monde n’est pas fermier. Les jeunes entrepreneurs qui se débrouillent à satisfaire à la demande sociale dans le domaine alimentaire, voient leur investissement se détruire. Ils sont nombreux, mais impuissants face à un mal qui risque de les freiner dans leur élan. Les aviculteurs de Guinée en souffrance. L’État devrait se montrer plus présent à leur coté en ces temps difficiles. Ce n’est pas moins important qu’un conseil des ministres qui ne se limitera qu’à faire des annonces.
Le ministère de l’agriculture et de l’élevage ne devrait pas se contenter du silence. Le ministre lui-même, ne doit pas agir comme s’il démissionnait de toute responsabilité. La bureaucratie, c’est le mal de la gouvernance en Guinée. Elle éloigne les dirigeants de toutes les réalités. Elle les empêche de prendre de bonnes décisions et à temps. Nous sommes bien dans une situation de crise. Le secteur de l’élevage est attaqué. Il n’y a pas encore longtemps des vendeurs de bétails, perdaient des têtes dans la préfecture de Dabola. Nous ne savons pas s’ils ont été dédommagés. La grippe aviaire dans les préfectures de Forécariah et Coyah et aucune communication officielle sur le sujet depuis le 18 avril dernier.En se comportant ainsi, le ministre ne montre-t-il pas qu’il s’en fiche ? En ne disant rien, ne veut-il pas assister à l’affaiblissement d’un secteur porteur de développement ? D’autant plus qu’au même moment, on soupçonne la présence du Marbourg au sud du pays. Cela aussi ne se commente pas. On parlera de maladie saisonnière. Voire de fatalité. Mais au moins c’est tout le système vétérinaire du pays qui est en cause. L’organisation, son efficacité et ses moyens d’action. Les vétérinaires qui dans certaines préfectures, ne sont présents en réalité que dans les boucheries pour assister à l’abattage des animaux. Encore là, ce n’est qu’une question d’intérêt immédiat, qui se nommerait, la part du Chef.
La Guinée compte de nombreux vétérinaires. Nous ne saurions donner leur nombre exact. Toujours est-il que l’Institut de médecine vétérinaire de Dalaba livre chaque année des centaines sur le marché de l’emploi. Problème d’insertion professionnelle, beaucoup d’entre eux finissent par devenir des infirmiers ou médecins pour humains. Les plus honnêtes d’entre eux deviennent enseignants dans les écoles du secondaire, s’ils ne sont pas homologués. Les ministres en charge de l’élevage ne se sont jamais préoccupés pour cela. Ils ont plutôt accompagné les politiques d’importation de la viande des pays étrangers.
Que vaut l’élevage dans un pays, lorsque les éleveurs se débrouillent seuls ? Que vaut un cheptel, lorsqu’aucun vétérinaire ne lui rend visite ? Les problèmes sont les mêmes pour tout type d’élevage. Il n’ y a pas de campagne de vaccination contre les pathologies connues. Il n’y a pas de mesures de protection pour les fermes privées. Tout se limite au discours et aux projections.
— conakrylemag