La Guinée se fait un nom. Ce n’est pas nouveau. Mais en bon citoyen, nous aurions voulu rejeter cette réputation de transitaires de marchandise prohibée.
D’abord la cocaïne, puisque nous en parlons abondamment ces derniers temps.
Les trafiquants trouvent leurs complices à Conakry et les chemins pour rejoindre leurs destinations. Et bien souvent, ils partent pour l’Europe. Les Européens qui luttent contre le phénomène de drogue dans leurs différents pays, comptent sur notre Etat pour le contenir. Ils doivent ajouter à leur volonté, la prière et le jeune. Et ça tombe bien nous sommes en période de carême chrétien dans le monde, il faut donc saisir cette occasion.
En Afrique lorsqu’on manque de solution à un problème, on ne se casse pas la tête, on s’en remet à Dieu. On invite alors tout le monde à se priver de nourriture pour rencontrer Dieu qui est quelque part. En réalité, c’est le manque d’effort, de courage et de responsabilité qui pousse à croire à la fatalité. La cocaïne a longtemps transité dans ce pays. Vers la fin du régime Conté, nous apprenons et ce n’est pas démenti, plusieurs officiers de l’armée et de la police étaient impliqués. Le gouvernement de l’époque a semblé trouver cela normal. Et le trafic a entretenu jusqu’en décembre 2008. On s’était dit, il valait mieux de laisser tomber et attendre que Dieu décide.
Cette fois encore, la drogue dure circule en Guinée. Elle passe par là pour les autres pays. Des quantités importantes sont saisies au Maroc sur des guinéens ou des citoyens détenant des passeports guinéens. C’est de nous les médias internationaux parlent actuellement. Notre pays et la drogue font un sale couple qui est parti pour durer. Des officiers de police et de gendarmerie se trouvent mêler à la vente des colis et à la sécurisation des ressortissants de certains pays latino-américains connus dans le trafic. La drogue donne de l’argent. La drogue mieux que le salaire mensuel, accélère le processus d’enrichissement.
Les enquêtes sont en cours. Certains guinéens n’attendent pas grand-chose. Les médias parleront du sujet. Quelques sous-officiers de police et de gendarmerie seront interpelés et détenus un moment avant de passer à autre chose. Le procès n’aura pas lieu. D’autres croient que le système judiciaire surprendra une des rares fois en touchant à tout le monde. Leur optimisme peut bien se comprendre. Les suspects se trouvent à des niveaux importants de l’administration de la police. Des suspects ont été arrêtés. D’autres qui ont eu des comportements peu catholiques, continuent d’avoir des allures menaçantes. Et ce n’est pas le bon ton qu’on donne au niveau de l’Etat.
En Guinée, les médicaments dont la qualité est douteuse transitent aussi par là. Les médicaments qu’ils soient faux, contrefaits se consomment bien ici. Les boutiques sont partout, l’Etat ne s’est pas encore doté de moyens pour interdire ce marché. Le marché des produits pharmaceutiques est tenu par les non professionnels à plus de 70%. Les officines ne sont pas proches des populations. Alors pour ce trafic aussi, on s’en remet à Dieu.
Par la plume à Jacques
— conakrylemag