Être femme…
À 7 ou 8 ans, le métal est fourbi pour raccourcir le clitoris. Le fer au contact de la molesse de la chair. Les pleurs de l’innocence. Les cris en vain d’une petite fille abandonnée à son sort. Les prémisses d’un éternel drame.
À 14 ou 15 ans, certains parents font abandonner l’école à leurs filles – pourtant très intelligentes – pour les préparer à la docilité et aux travaux ménagers pour se trouver un mari. On la jette ainsi dans les bras d’un gorille. Et c’est parti pour un viol incessant, accepté par la société.
Pour celles qui refusent, se rebellent parce qu’occupées à se construire et surtout à construire, ils ne voient aucun mal à leur demander : « Quand vas-tu te décider à te marier maintenant ? » Parce que pour eux, ne pas se marier à 25 ou 30 ans est inacceptable. C’est comme ça qu’ils ont été éduqués.
Tu te maries finalement. Une vieille sort de nulle part pour demander à ton mari le « pagne » de la virginité. Ce qui relève de l’intimité même de l’intimité. Ce que Dieu lui-même a ennuagé et enveloppé est dévoilé au grand jour. Quel sacrilège !
Après, elle devra faire face aux stupidités genres : « Elle n’a toujours pas eu d’enfant? » « Est-ce qu’elle n’est pas stérile ? » Et le plus choquant, c’est quand on décide de trouver une seconde épouse pour ton mari. Plutôt que de se demander les causes de l’infertilité qui sont tout aussi masculines, on est déjà à la recherche d’une autre mère porteuse. C’est la répudiation garantie ou la mise au garage de la première.
Parce que pour beaucoup de belles-familles (la mère de l’homme surtout parce que oui, la femme est une louve pour la femme), la femme est une machine de procréation. On ne recourt donc à elle que comme on le ferait pour des mères porteuses. Elle est là pour enfanter.
Et quand quelqu’un parle, un cerveau troué vient lui dire qu’il est déraciné.
#Nafékhadan 🙏
— conakrylemag