Coup de tonnerre au sein du Front National pour la Défense de la Transition (FNDT). Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kéamou Bogola Haba, fondateur et coordinateur de ce que d’aucuns surnomment avec une tendresse ironique le « mouvement de propagande à la solde de la junte », a été prié de plier bagage.
Dimanche soir, la coordination nationale du FNDT, visiblement lassée de son coordinateur-en-chef et de son compère secrétaire général, Mohamed Lamine Soumah, a publié un communiqué au vitriol. Décryptage ? La fin d’une idylle sans étincelle. Les griefs à l’encontre de M. Haba sont savamment listés : rupture du « pacte » – mot qui, avouons-le, semble sorti tout droit d’un manuel de conspiration – depuis sa promotion au poste ministériel en mars dernier ; opposition “farouche” à la déclaration 005 (oui, le FNDT semble numéroter ses coups d’éclat) présentée le 16 octobre ; et, cerise sur le gâteau, des « actions de divisions » au sein du mouvement. Autrement dit, le cocktail parfait pour se faire éjecter.
L’épisode tragi-comique a atteint son point culminant un peu plus tôt dans la journée lorsque le ministre a été expulsé, non sans panache, du groupe WhatsApp du FNDT – la sentence numérique ultime, dira-t-on. Il n’a pas fallu longtemps pour que Kéamou Bogola Haba sorte de sa torpeur : quelques minutes seulement après son excommunication, le bouillant ministre a publié un post Facebook annonçant la création d’un nouveau front : le Front National pour la Défense de la Refondation Républicaine (FNDR), prévu pour janvier 2025. Parce que quand on est déchu, on se refonde, apparemment.
Pour l’instant, la situation reste aussi brumeuse qu’un discours électoral, et les mutins ne comptent pas rendre les armes. Mais qu’on se rassure, la défense de la transition a encore de beaux jours devant elle… ou pas.
— conakrylemag