
Il y a des gens qui disent : il faut investir dans le système éducatif.
C’est bien ! C’est agréable à entendre ! C’est même très patriotique !
Mais, est-ce que cet investissement suffit pour développer un pays ?
Non, pour développer le pays, il ne s’agit pas seulement d’investir dans le système éducatif. Bon, y en a qui disent qu’il faut investir dans l’éducation ; entendons bien, y injecter de l’argent. Mais, la question ce n’est pas qu’on y investisse ou pas. La question, c’est dans quoi on investit ? Ou, si vous voulez, c’est dans quel système éducatif qu’on investit ? Quel est le contenu de l’éducation ?
Il faut qu’un moment donné, les gens arrêtent de faire du bruit, du populisme sur la question de l’éducation. L’éducation, la bonne éducation est l’un des piliers essentiels du développement d’un pays. Nous sommes d’accord et unanimes la dessus.
Mais, quelle éducation ? Si l’école abrutit nos enfants ; c’est sûr qu’on peut y injecter tous les milliards du Trésor public, mais on ne fabriquera que des abrutis; c’est cela la réalité. Quand la Banque mondiale, le FMI et tous les bailleurs financent l’éducation avec des programmes imposés; à moins qu’on ait un cerveau sous perfusion permanente, on ne peut et on ne doit, en tant qu’autorité se limiter à des solutions superficielles en ce qui concerne notre système éducatif.
Tout se trouve dans le fond, qu’es-ce qui est enseigné à nos enfants ? C’est ce qui est plus important. Sinon, même le plus intelligent ministre de l’Education nationale ne sera rien d’autre qu’un pionnier de promotion de la médiocrité et notre système éducatif, un distributeur agréé de certificat d’aptitude à l’esclavage.
Par Abdoulaye Sankara Abou Maco journaliste écrivain et professeur