Il y a eu la main de Dieu. Hier, il y a eu les cheveux d’ange. Moi, j’ai réagi avec mes tripes. Les jeunes ont mélangé avec leurs querelles habituelles, où chaque club de supporters chambre l’autre club. Dans le feu de l’action, j’ai mis du temps avant de comprendre qu’ils se trompaient sur mon cas. C’est Joseph Pierre Tardieu qui m’a fait comprendre que nous ne parlions pas de la même chose.
Il y a des années que je ne suis supporter de personne. A part quelques célébrités, je ne connais même pas les joueurs. Et le football que moi je connaissais a beaucoup changé. Rien que dans le domaine des équipements, ce n’est plus le football de notre temps.
A notre temps, on n’aurait pas accepté qu’on climatise des stades. Le sport, c’était la vraie égalité des chances. Je viens jouer dans ton froid et ta neige, tu viens jouer dans ma chaleur. Sinon, la compétition n’est pas vraiment mondiale. Les vieux, ça raisonne comme ça. A notre temps, les autres équipes auraient refusé de venir. On joue température cageot pour tout le monde.
Je fais ce mot d’explication pour présenter mes excuses aux uns et aux autres. Je ne suis pas dans votre ambiance habituelle. J’ai réagi comme tout ancien devrait le faire devant un jeune qui triche contre ses copains. C’est tout. C’est comme ça que les vieilles nous ont éduqué. Et à mon âge, c’est trop tard pour changer. Je suis sûr que si un de vos copains vous fait une vacherie, vous serez content de trouver un ancien qui va reconnaître vos mérites et vos droits.
Abdoulaye Sankara Abou Maco
— conakrylemag