Je l’ai vécu !
Bonjour ! C’est un restaurant coté de Conakry en haute banlieue. Une grande salle bien présentée, un jardin ombragé à l’extérieur avec des tables et des chaises plastiques. Ça, c’est le décor qui attire le client. Mais ce qui fait la renommée des lieux, ce sont des plats succulents et agréables à regarder, des serveuses polies et efficaces, bref professionnelles. Je suppose que c’est tout cela qui a conduit des amis à me recommander ce restaurant. A chacune de mes virées vers cette partie de la banlieue, je ne manquais pas d’y faire un tour. Et à chaque visite, la patronne tenait à venir me saluer, histoire de me souhaiter la bienvenue.
Seulement, voilà ! Un soir, j’ai demandé à aller aux toilettes, et ensuite où je pouvais me laver les mains. Opérations innocentes qui m’ont fait passer derrière le joli décor. Comment vous dire ma répulsion quand j’ai vu l’eau dans laquelle les jeunes filles lavaient les assiettes, verres et couverts ? Une eau saumâtre du fait des usages multiples. A ce niveau, on ne peut même plus parler de salubrité. La notion même d’insalubrité me paraissait faible.
Évidemment, j’ai quitté l’endroit sans au revoir. Et depuis, j’ai pris l’habitude de regarder chaque fois dans l’arrière-boutique avant de prendre place dans un restaurant.
Quand je pense à ce qui nous attend avec ce nouveau sous-variant Omicron apparu à Conakry avant Noël et le nouvel An 2023, couplé à nos mauvaises habitudes, il est impossible de demeurer serein. Non seulement nous ne respectons pas les consignes officielles, mais je ne crains pas de dire que c’est nous-mêmes qui sommes le problème. Je ne prétends faire des remontrances à qui que ce soit. Je n’ai aucune qualité ou compétence pour le faire. Toutefois, je peux dire que faire attention à sa propre santé, faire attention au bien-être de nos proches me semble être le minimum de la citoyenneté.
Par Abou Maco journaliste écrivain et professeur de français
— conakrylemag