La cour de répression des infractions économiques et financières au cœur de tous les débats. Heureusement, nous ne sommes pas encore au stade de la réprobation sans condition. Des guinéens font plus tôt la défense des intérêts de ceux qu’ils aiment. Cela se comprend. Ce n’est donc pas de la procédure qu’on parle tant, mais des possibilités pour la CRIEF de se montrer plus souple. Voire complaisante. Parce qu’en Guinée, il a toujours été demandé de se montrer gentil face aux pères de familles, qui ont géré les fonds publics. Ils ont géré, mais pour mieux les honorer, nous ne devons pas fouiller dans leur gestion. C’est ce que veulent leurs soutiens.
Mais nous ne sommes pas naïfs. Les mêmes sont d’accord que nous les aidions à mettre au gnouf ceux qui ne sont pas de leur camp. Ils jubilent et prient que des sanctions exemplaires soient prises contre ceux qui ont été comme leurs leaders, presqu’au trône. Tous n’ont pas été pour la justice hier. Ils l’ont voulu partiale, pour se garantir des privilèges au détriment des besoins fondamentaux des populations. Ils n’ont jamais réglé les problèmes qui préoccupent tout le monde. En trois décennies, nous sommes restés presqu’au même niveau. L’accès à la nourriture et au logement sont restés difficiles pour la majorité. Il en est de même pour l’eau et l’électricité.
Alors pour ce qui est de la CRIEF, il y a à saluer la volonté d’accepter le débat. Le débat parfois technique, même s’il est conduit par ceux qui n’en ont pas la qualité. Les accusés peuvent contester les procédures. Ils sont écoutés. Ils peuvent même attaqués des décisions devant les juges et la possibilité leur est offerte de faire condamner les représentants de l’État dans les procédures. Des faits qui démontrent davantage ce principe contradictoire, sont légion. Il n’y a donc pas de problème du point de vue de loi. Le problème est d’ordre politique.
Sur la reddition des comptes, tout semble désormais clair que certains guinéens mentaient. Ils n’avaient aucune volonté de réclamer des biens qui leur ont été volés. Ils n’ont donc aucune ambition de connaitre la vérité. La vérité, qu’ils préfèrent, c’est la leur. La vérité, c’est celle qui dédouane leur camp. La vérité, c’est le résumé de leurs ambitions personnelles. Finalement, ils peuvent s’entendre comme étant des guinéens opposés à toute démarche de construction de la Guinée autour de la vérité qui rassemble. Maintenant, il ne reste plus qu’à ceux dont les convictions profondes militent pour la manifestation de la vérité de se battre. Autrement, cette transition mettra aussi en avant l’organisation rapide des élections et on passera l’éponge sur le reste.
La Guinée ne peut changer, si elle continue de subir autant de torts de la part de ses fils. Elle continuera à baigner dans la pauvreté. Les gouvernants n’étant pas prêts à qualifier la gestion. Les gouvernants, mais aussi, des citoyens qui font semblant de vouloir une gouvernance vertueuse, alors qu’ils sont déterminés à se compromettre pour la satisfaction de leurs besoins immédiats. Il s’agit des guinéens qui comptent sur les dons, pour développer les secteurs importants de l’économie nationale, qui dépend des dettes et des conseils des institutions économiques et financières internationales.
— conakrylemag