En marge de la cérémonie du Doing Business le 29 octobre dernier, nous avons approché le responsable du climat des affaires de la SFI, Groupe de la Banque mondiale, en République de Guinée, M. Habib Hann. Dans cet entretien à chaud, M. Hann est revenu sur les efforts fournis par le gouvernement guinéen lui permettant d’avoir des progrès remarquables dans le classement Doing Business dans son rapport 2014.
Aminata.com : Bonjour M. Hann, on vient d’assister au lancement du rapport Doing Business 2014. Quelle est la réaction de la SFI pour ce classement actuel de la Guinée dans la mesure où, le groupe de la banque mondiale à travers votre service est à la fois acteur et promoteur de l’amélioration du climat des affaires en Guinée. ?
Après ce classement, nous avons eu un sentiment d’encouragement par rapport aux réformes que le gouvernement a entamées. Nous sommes très heureux d’accompagner le gouvernement dans ce sens. Malgré le fait que cette amélioration ne révolutionne pas forcement le monde, elle va dans le bon sens.
Nous voyons que la Guinée a pu faire certaines réformes assez intéressantes et qui ont été retenues par l’équipe du Doing Business. Le plus important, c’est de voir que la Guinée va dans le bon sens. Ce que nous devons faire, c’est de multiplier ces efforts afin d’obtenir plusieurs résultats encourageants.
Il faut dire que ce classement Doing Business a commencé il ya de cela plus de 10 ans et la Guinée s’est embarquée dans ces réformes Doing Business depuis seulement fin 2011. Donc, si vous prenez le cas du Rwanda et plusieurs autres pays, ils ont travaillé une dizaine d’années avant d’arriver là où ils sont aujourd’hui. C’est pour vous dire que la Guinée a déjà marqué un pas important, car selon le rapport Doing Business de cette année, La Guinée fait partie des 20 pays dans le monde dont 9 en Afrique Subsaharienne ayant fait le plus de progrès les 5 dernières années, dans l’amélioration de la réglementation des affaires. On parle bien de progrès et pas du classement absolu qui est encore à améliorer.
Pouvez vous revenir sur certains critères de ce classement ?
Si vous regardez le classement, vous allez voir qu’il ya beaucoup de critères sur lesquels il faut travailler notamment au niveau du paiement des impôts et taxes. Ensuite au niveau de la Douane.
Mais, je tiens à vous dire que le ministre délégué du budget s’est engagé à travailler dans ce sens et nous aussi nous allons accompagner le gouvernement pour améliorer ce secteur. Il faut dire qu’il ya plusieurs réformes qui sont engagées et qui vont être poursuivies pour améliorer ledit secteur.
Moi à mon avis, le plus important ne se situe pas seulement au niveau du classement, mais plutôt sur l’impact, sur l’économie réelle, sur la population, sur les PME, sur les entreprises et sur la création d’emplois dans le pays.
M. Hann on sait que, c’est le secteur privé qui crée de l’emploi et c’est lui qui réduit la pauvreté dans un pays. Concrètement pensez vous que le climat des affaires est suffisamment propice en Guinée pour attirer des investisseurs privés et encourager la création d’emploi ?
Le climat des affaires est ce qu’il est actuellement, et n’empêche pas certains types d’investisseurs de venir en Guinée. Il ya du travail à faire, les investisseurs le reconnaissent. Il est quand même difficile d’encourager les investisseurs à venir si le climat des affaires n’est pas bon. Mais quand ils voient qu’il ya du progrès, du travail qui est en train d’être fait, ça peut les encourager à venir. Je crois que les choses avancent dans le bon sens.
Au mois de novembre prochain, la Guinée va organiser une conférence des partenaires et des investisseurs. Quelle va être la contribution de votre institution pour appuyer et encourager les investisseurs à venir dans le pays ?
Le groupe de la Banque mondiale travaille beaucoup avec le gouvernement dans ce sens là, pour ce forum qui est très important. C’est pourquoi, nous assistons aux réunions et discussions par rapport à ce forum. Nous partageons nos idées et donnons notre feedback au gouvernement en ce qui concerne les investisseurs qui vont participer à ce forum.
Il faut combien de temps actuellement pour créer une entreprise en Guinée?
Quand on a commencé, il fallait 40 jours au moins, mais après la création du guichet unique nous nous sommes retrouvés à près de 30 à 35 jours. Et à travers les réformes du Doing Business, aujourd’hui nous sommes arrivés à une dizaine de jours.
Parmi les reformes que vous comptez appuyer au près du gouvernement guinéen pour améliorer le climat des investissements figure la mise en place d’un code des investissements. En quoi consiste ce code ? Quel sera sa particularité et son impact pour la création d’emplois en Guinée ?
Oui, le code des investissements est un code extrêmement important et nous accompagnons le gouvernement dans la révision de ce code dont, tous les éléments clés sont pris en compte notamment la protection des investisseurs. Il faut dire aussi que l’environnement des affaires dépend aussi de cela. Nous sommes très heureux de voir que le gouvernement s’y attèle.
— conakrylemag