La loi est dure mais c’est la loi.
« L’Etat veut récupérer son bien et c’est normal », un commentaire sur le net concernant le Guitariste Sékou Bembeya. Cela m’interpelle et j’aimerais apporter mon point de vue.
C’est en faisant un documentaire sur les Ballets Africain que j’ai appris certaines pratiques sous la révolution Guinéenne. Les tournées des Ballets Africains qui duraient parfois deux ou trois ans, alimentaient les caisses de l’Etat en devises que la Guinée utilisait pour acheter du riz (les fameux ravitaillements) ou pour acheter des instruments de musiques pour les orchestres des différentes régions, entre autres. C’est la même chose pour le Hafia et le Bembeya Jazz.
Si je me souviens bien, après trois victoires au Festival national, le Bembeya Jazz de la ville de Beyla fut déclaré orchestre national. En gros, ces musiciens sont devenus des fonctionnaires. Avec tous les succès que nous savons d’eux, malgré tous les apports, ces musiciens n’ont presque rien eu et de surcroît, aucune descente retraite.
En 1975, l’Etat alloua une petite maison à Sékou Bembeya et aujourd’hui, l’Etat veut le déloger. Le pauvre a fait une vidéo dans laquelle il dit qu’il a 78 ans, il demande une doléance pour au moins un autre logement attribué par l’Etat.
Selon la loi, puisque nous parlons de loi, l’Etat c’est la continuité.
A sa place, j’engagerai un avocat pour porter plainte contre l’Etat Guinéen auprès de la CEDEAO par exemple, pour exploitation. L’Etat Guinéen les a exploités et le peu de faveur qu’il a reçu, l’Etat veut l’en déposséder.
Qui ne tente rien n’a rien. Il peut solliciter des aides en Guinée et ailleurs.
Moi je ne crois ni aux dialogues ni aux doléances en Guinée, seul le rapport des forces qui compte.
Cela n’engage que moi.
Paul Théa
— conakrylemag