La réconciliation ne s’obtient pas par le silence ou le déni. Il faut des actes forts et concrets. Quand on impose le silence à la victime, on n’obtient pas son pardon; quand on lui dénie son statut de victime, on obtient pas non plus son pardon.
La reconnaissance du crime et de l’existence de la victime, la demande et l’acceptation du pardon sont des étapes importantes sur la voie de la réconciliation.
Aujourd’hui plus que jamais, il est indispensable que l’État guinéen finance un projet d’écriture de l’histoire contemporaine de la Guinée par de vrais historiens. La plupart des ouvrages sur cette histoire, du moins celle relative aux violences d’État, sont écrits soit par les victimes directes ou indirectes de ces violences ou par des défenseurs des régimes auxquels celles-ci sont imputées. Ces ouvrages peuvent comporter une marge de subjectivité.
Il est bien possible de réunir dans une même équipe des historiens issus de toutes les régions et de toutes les ethnies et de les doter des moyens nécessaires afin qu’ils puissent se pencher sur notre histoire. Si des historiens ne parviennent pas à s’entendre sur la restitution de faits historiques, personne d’autre ne pourra y arriver à moins qu’il ne s’agisse d’historiens étrangers.