La volonté du CNRD et de son président est désormais sans équivoque en ce qui concerne la lutte contre les délits économiques et financiers. Qu’en est-il des crimes de sang? On a l’impression que depuis la Constitution de 2010 et plus tard la loi anti- corruption, la volonté de combattre les infractions économiques et financières est plus affirmée par le législateur.
Pendant que les crimes y compris les crimes de sang se prescrivent par dix ans à l’exception des crimes contre l’humanité, les infractions économiques et financières sont quant à elles sont imprescriptibles. Est-ce à dire que ces dernières sont plus graves que les crimes de sang?
Dans la période 2010-2020, la Guinée a connu de nombreuses violences d’État qui se sont soldées par plus d’une centaine de morts et des centaines de blessés. Pour ne pas favoriser une répétition de ces crimes, justice doit être rendue.
Toute la question est de savoir quelle juridiction sera compétente à connaître de ces infractions.
Avant le 5 septembre 2021, la Constitution de 2020 et avant elle celle de 2010, prévoyait un privilège de juridiction pour certaines personnalités. Le Code de procédure pénale prévoyait un privilège de juridiction pour des officiers de police judiciaire et des magistrats.
Pour les infractions économiques et financières, il n’y a plus de privilège de juridiction. Qu’en sera-t-il pour les crimes de sang ?