Violences Post-Attaque en Guinée : Le Barreau Dénonce des Exactions
En République de Guinée, le spectre de l’insécurité judiciaire s’élargit à la suite d’un incident grave survenu le 4 novembre 2023. Un commando armé a pris d’assaut la Maison Centrale de Conakry dans une tentative apparente d’exfiltrer des individus jugés pour des faits liés aux événements tragiques du 28 septembre 2009. Face à cet acte de défiance, les Forces de Défense et de Sécurité ont immédiatement lancé une opération d’envergure pour neutraliser les assaillants.
Cependant, dans la foulée de ces actions sécuritaires, des rapports alarmants font surface. Le Barreau de Guinée, sous la direction de Maître Mamadou Souaré Diop, s’est publiquement inscrit en faux contre les comportements abusifs rapportés parmi les forces de l’ordre. Des accusations de bavures, incluant des actes de violences arbitraires, des fouilles et perquisitions intrusives, ainsi que des menaces envers des avocats défendant les accusés, ont été fermement condamnées par le Barreau. Ce dernier exhorte les autorités à une enquête approfondie et transparente pour apporter justice et vérité, tout en rappelant la sacralité des principes de la Charte de la Transition et du Code pénal guinéen.
La situation actuelle soulève des questions sur la balance délicate entre la sécurité nationale et les libertés individuelles. Les articles 8, 11, et 12 de la Charte de la Transition et l’article 14 du Code pénal sont invités comme rappel que, même en temps de crise, les droits fondamentaux doivent être préservés. Les cas de morts survenus durant ces événements sont particulièrement déplorés par le Barreau, qui exprime sa compassion envers les familles endeuillées.
Le Barreau de Guinée se positionne en gardien de l’état de droit et de la déontologie judiciaire, rappelant aux autorités leur devoir impératif de se conformer à la loi. Il affirme sans équivoque que l’exercice de la profession d’avocat doit se poursuivre sans entrave, sous le contrôle strict du Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre.
Le climat de peur instauré par ces événements met en lumière la responsabilité de l’État de garantir la sécurité de ses citoyens et la nécessité d’une justice impartiale. Alors que la situation évolue, le Barreau de Guinée reste vigilant, s’engageant à défendre les principes de justice et les droits de l’homme, tout en tenant les autorités comptables de tout excès.
Cette affaire est loin d’être close, avec des répercussions qui se feront sentir sur la stabilité juridique et la confiance publique dans les institutions de l’État. Le Barreau de Guinée se tient comme un pilier dans la quête de la vérité et de la réconciliation nationale.
Ousmane Diallo pour Conakrylemag.com
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