Le Départ Injustifié de Pethè Diallo : Symbole d’une Gouvernance Erratique et Partisane
Dans l’arène politique guinéenne actuelle, un spectacle désolant se déroule, mettant en lumière la défaillance chronique d’une gouvernance juste et équitable. L’épicentre de cette dernière farce politique est le limogeage injustifié de Docteur Mamadou Pethè Diallo, l’ancien Ministre de la Santé, orchestré par le Premier Ministre et le Président de la République, Mamadi Doumbouya.
Ce limogeage soulève des questions cruciales sur la nature de la gouvernance en Guinée, une gouvernance qui semble être régie plus par des affinités personnelles et des arrangements de coulisse que par le mérite ou la compétence. Les implications de cette manoeuvre dépassent de loin le sort de Docteur Pethè Diallo, révélant les fissures d’un système politique corrompu par des favoritismes flagrants et une culture de patronage.
Il est désormais évident que le Président Doumbouya et son Premier Ministre gèrent les affaires de l’État non pas avec la sagesse et l’impartialité requises, mais avec des sentiments et préférences personnels. Cette tendance inquiétante s’est cristallisée dans le cas de Pethè Diallo, un ministre compétent et dévoué, victime d’un complot ourdi par des individus plus préoccupés par leurs intérêts personnels que par le bien-être de la nation.
Le traitement subi par Docteur Pethè Diallo dans les derniers moments de son mandat est particulièrement révélateur. L’annonce de son limogeage, suivie de la confusion et du manque de communication concernant sa participation à la cérémonie de passation de pouvoir, démontre une certaine malveillance et un manque de respect institutionnel.
Plus troublant encore est le fait que certains membres du gouvernement, influencés par des « parrains » politiques, semblent être à l’abri de toute répercussion, indépendamment de leurs actions ou de leur efficacité. Cette pratique de « deux poids, deux mesures » mine la confiance du public en ses dirigeants et sape l’efficacité de l’administration publique.
La situation de Docteur Pethè Diallo souligne également une culture de la méfiance et de la suspicion au sein du gouvernement, où même les engagements solennels tels que les serments sur le Coran ou la Bible ne suffisent plus à garantir l’intégrité ou la responsabilité. Cette érosion des valeurs fondamentales est un coup dur pour la démocratie et la gouvernance éthique en Guinée.
Face à cette débâcle, on ne peut que s’interroger sur le rôle des médias et des instances de contrôle dans la mise en lumière et la condamnation de telles pratiques. La convergence des acteurs sociopolitiques et des médias dans la dénonciation de ces manœuvres est un signe encourageant, mais il en faudra beaucoup plus pour rectifier le cap d’une nation en proie à la corruption et au favoritisme.
En conclusion, l’affaire Pethè Diallo n’est pas un incident isolé, mais plutôt un symptôme d’un malaise plus profond au sein de l’appareil politique guinéen. Elle met en évidence la nécessité urgente de réformer le système de gouvernance pour instaurer une véritable équité, transparence et responsabilité. Sans cela, les efforts de réfondation de la Guinée resteront des vœux pieux, et les citoyens continueront à souffrir sous le poids d’une élite politique auto-centrée et déconnectée de la réalité du peuple.
Dramé Ibrahima pour conakrylemag.com
— conakrylemag