Le journaliste et historien Amadou Diouldé Diallo est privé de liberté depuis des jours. Ce doyen à la plume tranchante qui n’est pas prêt à courber l’échine, croupit à la maison centrale de Coronthie pour des faits d’outrage au chef de l’Etat.
Si le législateur a l’intime conviction que les propos tenus par notre confrère sont graves, il faut rappeler qu’il les a tenus sur un médium et non dans la rue.
De ce fait, la loi sur la liberté de la presse qui dépénalise les délits de presse doit être appliquée. Malheureusement, à cause du goût inextinguible de la prison qui anime le pouvoir, notre confrère a déjà passé plusieurs jours à l’hôtel cinq étoiles de Conakry.
En pareille circonstance, la presse devrait accentuer la pression pour non seulement, soutenir le confrère mais aussi exiger le respect de la loi qui protège les journalistes en Guinée.
Certains de nos confrères sont devenus aphones dans ce dossier. Rare sont ceux qui s’expriment à visage découvert pour soutenir le doyen Diouldé qui, jusqu’à preuve du contraire, bénéficie de la présomption d’innocence.
Par contre, d’autres qui sont conscients du danger qui guette la corporation ne se muent pas dans un silence coupable.
Armés de courage et loin de ceux qui sont à une quête permanente de la pitance, ces hommes de la plume, du micro et de la caméra ont créé un collectif pour soutenir le doyen.
Leur leitmotiv, est de fédérer toutes les forces pour que la loi sur la liberté de la presse ne soit écartée au détriment d’une autre qui pourrait constituer un épée de Damoclès ou un glaive prêt à trancher la tête de celui qui passe au vitriol certaines tares de la gouvernance actuelle.
Vive la liberté de la presse !
La prison n’est pas le refuge d’un journaliste !
Libérez Amadou Diouldé Diallo !
Siba Guilavogui, journaliste et activiste des droits humains.
— conakrylemag