
A la recherche du bon facilitateur. Dans la situation actuelle, le pays n’en a pas au plan local. Ou du moins, nous n’en avons pas encore trouvé. Entre 2012 et 2013, les politiques ont travailler à décrédibiliser tous ceux qui inspiraient confiance. Le Président de la République lui-même a affaiblit les religieux qui avaient travaillé sur le processus de réconciliation nationale.
Il a attendu que le premier imam de la grande mosquée Fayçall et l’archevêque de Conakry rassemble, un ensemble de recommandation dans un rapport, pour donner son avis. Et c’était clair : il n’en a pas besoin. Le pardon devrait venir de chacun et le pays devrait s’atteler à construire son avenir sans attendre un quelconque miracle.
La Guinée n’a cependant pas fini avec les crises. Celles qui nous ont endeuillés les six dernières décennies demeurent dans les esprits comme si elles se produisaient encore. Tous les écueils ont été méprisés. Les frustrations, prises pour de simples actes victimaires. Et nous avons avancé en faisant le vain effort de gommer le passé. Mais nous n’y arrivons pas.
Nous n’y arrivons jamais. Après avoir déployé beaucoup d’énergie dans la répression, dont l’objectif recherché devrait être bien sûr compris, l’accalmie est revenue à Conakry. On a eu l’impression que tout va bien. Mais on se trompe bien sûr. Ceux qui parlent de paix, mentent.
En même temps il faut bien analyser cette situation. Les manifestations contre une quelconque politique, n’étaient plus opportunes dans ce pays, dès lors qu’elles avaient échoué à revêtir le caractère pacifique. Soit par le fait des manifestants eux-mêmes ou des forces de l’ordre. De toutes les façons, nous ne saurons jamais la vérité. Maintenant le pouvoir trouve nécessaire d’amener les guinéens à se parler. C’est bien. Il présente les termes de références.
C’est encore bien. Qu’il détermine le nombre de participants par groupe socio-politique, il y a des interrogations. Comment obtenir au nom de l’opposition, un engagement commun, quand toutes les formations politiques ne s’entendent pas ? C’est un leurre et le pouvoir le sait.
Pour le facilitateur, ce n’est peut-être pas Fodé Bangoura. Lui dans son monde politique, entendra les acteurs, il verra peut-être les outils qui devraient aider à décrisper le climat politique. Mais nous connaissons tous, celui qui a les clés en main.
Et c’est Alpha Condé, dont la volonté de sanctionner ses opposants n’est pas caché. Or, le climat délétère dans lequel le pays baigne depuis le référendum de 2020, tire ses origines du traitement injuste et politiste qui a été réservé à l’ensemble des situations dramatiques. Le pays a connu des morts. Certains et tout le monde sait qu’ils sont nombreux, n’émeuvent pas le pouvoir. C’est là le danger.
Les guinéens qui peuvent aider à instaurer le dialogue franc existe, mais Alpha Condé n’en veut pas. Il vaut mieux d’ailleurs que ceux qui gardent encore la confiance de la nation, se limitent aux suggestions. Il ne sera pas nécessaire de s’impliquer trop dans un dialogue que le Chef de l’Etat, ne voudrait que pour des raisons d’image à l’international.