Politique

« Nous ne pouvons pas protéger chaque pays touché par l’affaire Airbus » Cécilia Malmström

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JORGE VALERO – La semaine dernière, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a annoncé des négociations avec l’UE afin de mettre un terme au différend concernant Airbus-Boeing. Espérez-vous encore trouver une solution commune ?

CÉCILIA MALMSTRÖM – Non. Ils vont imposer leurs droits de douane, car ils ont reçu l’approbation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour le faire. Après, peut-être, pourrons-nous négocier. Nous répéterons qu’il est préférable de geler les droits de douane, discuterons de l’attitude à adopter face aux différentes subventions dans le secteur aéronautique et établirons des normes internationales en ce sens. Je pense c’est la meilleure des options, au lieu de se lancer continuellement des sanctions douanières au visage.

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Une fois que la Maison-Blanche imposera ses sanctions à la mi-octobre, comment l’UE réagira-t-elle ?

Cette affaire nous occupe depuis plus de 15 ans et chacun en est vainqueur d’une façon ou d’une autre. Nous pouvons également imposer des droits de douane, avoisinant le même montant, mais nous devrons attendre l’année prochaine, une fois que nous recevrons la somme compensatoire finale de l’OMC. Les États membres devront débattre entre eux de la stratégie à adopter en attendant : s’engager dans des négociations ou attendre.

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Une des options mentionnées serait de s’en référer à d’anciennes affaires de l’OMC, dans lesquelles l’UE détient toujours le droit d’imposer des sanctions compensatoires contre Washington. L’envisagez-vous ?

Nous examinons toutes les options, pour autant qu’elles soient légales et dans le cadre de l’OMC. Je pense néanmoins que nous ne voulons pas aggraver les choses. Il y a déjà trop de barrières tarifaires dans le monde. Mais, nous n’excluons rien. Nous sommes bien entendu régulièrement en contact avec les États membres pour décider des prochaines étapes.

L’Espagne sera l’un des pays les plus touchés. Le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, se rendra à la Commission mercredi 9 octobre.

Oui, je le rencontrerai.

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Il y présentera une série de demandes, portant, entre autres, sur l’aide financière et sur le soutien pour promouvoir les produits touchés sur les marchés étrangers. Quelle va-t-être votre réponse ?

Nous sommes en contact avec les États membres. Les olives de table espagnoles sont aussi touchées par ce différend. Nous avons donc travaillé main dans la main avec Madrid pour trouver une façon de venir en aide aux agriculteurs en Andalousie. Accompagnés du gouvernement espagnol, nous avons présenté cette affaire devant l’OMC. En ce qui concerne l’affaire Airbus, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire pour protéger chaque État engagé. L’Espagne est l’un des propriétaires d’Airbus, mais nous sommes tous touchés. Nous écouterons évidemment d’une oreille attentive les propositions du ministre espagnol.

Il semblerait que l’UE ne sache pas comment gérer Donald Trump. Quelles leçons tirez-vous des trois dernières années passées à négocier avec son administration ?

C’est difficile, car l’UE cherche à défendre les règles internationales, le multilatéralisme et l’OMC. Nous sommes ouverts à toutes discussions. Nous avons, bien entendu, besoin d’un partenaire à qui parler, mais si ce dernier ne veut rien entendre, c’est là que les choses s’enveniment.

Quelle est la solution la plus efficace à adopter avec M. Trump : l’approche conciliante ou celle plus ferme ?

Je pense que nous avons fait preuve de beaucoup de détermination L’Europe a conclu un nombre record d’accords commerciaux avec le reste du monde, en témoignent les accès privilégiés de nos sociétés aux marchés de Singapour, du Canada, du Mexique, du Vietnam, du Mercosur et bientôt du Japon. Ce sont des accords que les États-Unis ne sont pas parvenus à établir. Nous avons été très présents et avons énormément travaillé.

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Alors que les tensions commerciales s’aggravent, est-il possible de faire table rase du passé avec la Maison-Blanche, comme l’a proposé l’administration Trump à l’exécutif européen ?

Nous devons continuer nos efforts. Nous sommes toujours ouverts à la discussion. Les États-Unis sont nos partenaires commerciaux les plus importants. C’est donc dans notre intérêt de trouver un terrain d’entente et d’établir un programme dont chacun peut bénéficier. Nous ne sommes pas parvenus à négocier un accord commercial plus restreint et n’avons pas non plus réussi à amorcer les négociations au sujet d’Airbus-Boeing. Nous sommes actuellement en contact avec Washington à propos des réformes de l’OMC et de coopérations régulières, mais c’est une administration imprévisible.

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L’UE a obtenu certaines concessions avec la Chine lors du sommet bilatéral d’avril, notamment au sujet de subventions industrielles et du transfert forcé de technologie. La situation a-t-elle évolué depuis ?

Nous sommes extrêmement déçus que l’Empire du Milieu n’ait pas vraiment réagi. Notre rencontre était un succès. La Chine doit agir sur plusieurs réformes, car les autorités s’y étaient engagées lorsque le pays a rejoint l’OMC. La Chine est, en réalité, à la source des problèmes rencontrés sur le marché mondial, notamment à cause d’énormes subventions et du transfert forcé de technologie. Nous aimerions que les autorités chinoises fassent preuve de plus de leadership et qu’elles adoptent les réformes. Nous nous sommes entretenus et en débattons de manière constructive, mais nous voudrions que le pays revoie son engagement pour plus de résultats.

Qu’en est-il de l’accord bilatéral d’investissement, qui devrait être conclu d’ici à la fin de l’année ?

Nous faisons des progrès, mais à faible allure. Il est essentiel que la Chine comprenne qu’il est dans son intérêt de conclure cet accord, car l’investissement étranger sur son territoire est en baisse, en raison de ces problèmes et de l’absence de traitement égal avec nos sociétés. Une telle situation entravera l’économie chinoise et c’est pour cette raison que nous voulons accélérer les négociations. Et nous espérons également que l’Empire du Milieu endossera davantage de responsabilités.

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Par Jorge Valero, Euractiv.com (traduit par Nathanaël Herman)

(Article publié le mercredi 9 octobre 2019)

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