
Les diplomates diraient que ce n’est pas catholique. Un Président ne devrait pas dire ça. Au nom d’une question qui n’est pas correctement comprise par ses mandants, un dirigeant doit trouver la méthode. Et les citoyens comprennent bien les choix de ceux qui décident, lorsqu’ils sont faits en toute transparence et pour l’intérêt général.
L’ancien Chef de l’Etat américain a beau proclamé la grandeur de son pays, il n’a jamais pu convaincre l’ensemble de ses compatriotes à accepter l’érection d’un mur à la frontière avec le Mexique. Les arguments sécuritaires brandis n’étaient pas suffisamment solides pour obtenir l’adhésion de tout le monde. La grandeur de l’Amérique d’accord, mais les étrangers ne pouvaient être les seuls responsables des problèmes sécuritaires à l’intérieur des Etats Unis. Le comportement des suprématistes blancs, n’a pas tardé à donner raison à ses détracteurs.
Il en est de même, pour celui qui par le simple désir de paraître très fort, s’enferme dans des politiques passéistes. Notre Président, est bien de ceux qui prônent le panafricanisme. Et dans ce cas, il milite pour une Afrique unie et solidaire.
Evidemment, le panafricanisme ne remet pas en cause les frontières et donc les pays nés des indépendances, mais il encourage les contacts. Les contacts entre les peuples. Les contacts permanents comme dans des royaumes et empires qui ont existé. Le panafricanisme est pour l’élimination des visas d’entrée dans tous les pays du continent pour tous les africains. C’est la promotion de la dignité de l’Homme noir.
Le panafricanisme ne peut cependant pas aller de paire avec le système politique hérité de la colonisation. Les autres continents nous ferment des frontières et nous en faisons de même entre nous. Nous leur donnons donc l’occasion de bien se moquer de nous. Déjà aux yeux des grandes puissances, nous avons de petits chefs à la tête des miros Etats.
Et nous voulons nous taper la poitrine d’être plus suffisants, alors que ce n’est rien en réalité. La pauvreté en Afrique au sud du Sahara n’a pas de couleur. Elle frappe tous les gouvernés et seuls les tricheurs dans l’administration s’en sortent avec beaucoup de mépris à l’égard des masses laborieuses.
La sécurité, elle ne se construit pas par la fermeture des frontières. L’entente doit être réelle entre les différents Etats. Le premier élément sécuritaire c’est bien cela. Les autres détails que sont les patrouilles communes, le contrôle systématique des entrées et sorties ont lieu lorsqu’il y a absence de confiance. Cette confiance doit se construire dans la sous-région. La CEDEAO échoue par son manque d’indépendance.
Ses Chefs d’Etat n’arrêtent pas de s’aligner sur les décisions prises par l’Europe et la France. La CEDEAO a ainsi perdu toute crédibilité dans la gestion des conflits politiques.
Et ses échecs de ces derniers temps ont laissé tout le monde ou presque déçu. Mais la fermeture des frontières est contraire à l’idée d’union. Le Président guinéen nous l’a dit d’ailleurs.